Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été présenté ce 27 novembre par le gouvernement. Elle fixe la stratégie énergétique de la France pour la décennie à venir et s’inscrit dans un objectif central — l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 —, pour contribuer à limiter la hausse de la température moyenne de la planète en deçà de 2 °C.
Cela passe par la baisse de la consommation d’énergie et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le bâtiment, les transports et l’industrie. Ainsi, l’ambition de rénover 500 000 logements par an est réaffirmée. Pour autant, la fédération s’interroge sur les moyens mis sur la table, et la simplicité des dispositifs pour y parvenir.
La neutralité carbone suppose aussi la baisse de la consommation d’énergies fossiles de 35% d’ici à 2028, avec la fermeture annoncée des quatre centrales au charbon et le remplacement des chaudières charbon et fioul. La FCE-CFDT rappelle que, derrière ces activités, il y a 25 000 salariés et demande que toutes les solutions d’accompagnement et de maintien de l’emploi soient examinées (contrats de transition écologique). Elle continuera à défendre les projets engagés de reconversion de centrales vers la biomasse et rappelle que le gaz reste un secteur de transition et d’avenir.
Enfin, la neutralité carbone repose sur la diversification des moyens de production d’énergie et le développement des énergies renouvelables. La PPE prévoit un doublement des capacités installées d’EnR électriques d’ici à 2028, comme l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque. La FCE prend acte de cet engagement massif en faveur des EnR, mais juge impératif de développer un tissu industriel dans toute la chaîne de valeur de ces filières pour créer des emplois en France.
Parallèlement, la PPE prévoit une baisse progressive du nucléaire pour ramener sa part à 50% dans la production d’électricité d’ici à 2035. La fermeture de 14 réacteurs serait étalée dans le temps, dont 4 à 6 d’ici à 2028, en incluant les deux réacteurs de Fessenheim. Ce scénario est conditionné au maintien de la sécurité d’approvisionnement et à l’évolution du paysage énergétique européen. Le gouvernement ne ferme pas la porte à la construction de nouveaux réacteurs, pouvant entrer en service après 2035, mais renvoie la décision à plus tard.
La prise en compte des questions d’emploi, de fiscalité juste, de solidarité entre les territoires et entre les citoyens, de pouvoir d’achat des plus modestes et de lutte contre la précarité énergétique, conditionne l’acceptabilité sociale de la transition écologique.