La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a été enfin publiée dans son intégralité le 25 janvier par le gouvernement. La PPE fixe les priorités d’action des pouvoirs publics pour atteindre les objectifs de la politique énergétique. Il est à noter que, préalablement à l’adoption de cette PPE, une « petite loi énergie » sera débattue au Parlement afin d’acter certains changements d’orientation. Tout d’abord, le gouvernement entend inscrire dans la loi l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050, en lieu et place du facteur 4 (division par 4 des émissions de gaz à effet de serre). Il sera nécessaire de bien préciser dans le texte la définition de la neutralité carbone. Dans le même temps, cette petite loi reverra à la baisse l’objectif de réduction de la consommation d’énergie à 17% en 2030 au lieu des 20% prévus à ce jour. Un accent sera mis sur la consommation des énergies fossiles, dont l’objectif de baisse sera porté de 30 à 40% en 2030. Dernier changement à inscrire, le report de l’objectif de part du nucléaire à 50% de la production d’électricité en 2035 au lieu de 2025.
S’agissant de la PPE, on peut noter quelques évolutions. Si l’arrêt à terme des centrales charbon reste un objectif, le gouvernement se montre ouvert à l’étude du projet alternatif de conversion à la biomasse de la centrale EDF de Cordemais, la situation du site du Havre étant plus incertaine. Cette inflexion du gouvernement en faveur d’ECOCOMBUST sera-t-elle inscrite dans le décret final de la PPE? Pour sa part, la FCE-CFDT souhaite que le projet se poursuive afin de démontrer sa faisabilité.
Autre changement, la PPE revoit à la baisse les objectifs en matière de gaz renouvelable, dont la part est ramenée à 7% de la consommation de gaz en 2028, afin de maîtriser l‘enveloppe budgétaire. La FCE-CFDT est favorable à des appels d’offre plus ambitieux en matière de biogaz, ce qui faciliterait la baisse des coûts grâce à l’effet volume et consoliderait la filière.
De la même façon, les ambitions en matière d’énergies marines renouvelables, notamment l’hydrolien, paraissent trop timides, alors que la France dispose d’un potentiel important dans ce secteur. Le gouvernement est-il prêt à revoir sa copie ?