Que ce soit en métropole ou en Outre-Mer, la cherté de la vie pèse de plus en plus sur les ménages. Dans le contexte de crise économique durable que nous connaissons actuellement, la dégradation du niveau de vie touche toutes les catégories sociales, de l’ouvrier au cadre. Force est donc de constater qu’une crise de confiance s’installe. D’autant plus que l’on s’éloigne d’une relance de la croissance par la consommation : c’est le choix du gouvernement qui a peur de favoriser les importations ou qui craint l’épargne à la dépense. Un cercle vicieux dont il faut absolument sortir.
La situation s’est aggravée et l’écart se creuse entre l’inflation mesurée et l’évolution de la hausse des prix subie par les consommateurs, ces dernières années. Le chômage repart à la hausse, les niveaux de salaires sont insuffisants, et ce sont aujourd’hui les prix des produits de premières nécessités qui font l’objet de la contestation grandissante de la population, comme on le voit aujourd’hui à la Guadeloupe ou à la Martinique.
Le marchandage est devenu une règle de vie, tendant d’ailleurs à prouver que des marges existent tant pour les entreprises que pour les consommateurs. Pour les entreprises, parce qu’elles acceptent de baisser leurs prix tout en conservant des bénéfices, pour les consommateurs qui vont souvent au-delà de leur budget pour s’offrir ce dont ils ont envie, quitte à s’endetter. Mais cette illusion du gain immédiat ne règle rien.
Comment dès lors remédier à une amplification de cette crise de la vie chère ?
Plusieurs solutions ont été avancées lors du sommet social du 18 février dernier. Elles ne sont pas toutes à la hauteur des attentes et des problèmes posés. Certaines relèvent des prérogatives de l’Etat, d’autres d’un dialogue social rénové entre les partenaires sociaux.
Le danger est, que sans effets concrets pour le plus grand nombre, la contestation sociale gagne du terrain et le risque de dérapages et de violences soit de plus en plus prégnant. Il faut donc en sortir au plus vite, aller au-delà des annonces et agir dès maintenant sur les circuits de distribution, sur la TVA…, pour soutenir et augmenter le pouvoir d’achat. La liste des propositions n’est pas exhaustive : elles sont nombreuses et doivent être rediscutées. La question salariale est incontournable. Une démarche concertée des Etats de l’Union européenne est nécessaire pour gagner durablement des mesures bénéfiques pour tous et permettre le retour de la croissance et de l’emploi.