Depuis de nombreuses années les négociations sont laborieuses, souvent tendues dans la plasturgie. L’accord prévoyance a, par exemple, nécessité des années pour enfin profiter aux salariés, il sera mis en place le 1er janvier 2016 dans la branche. Les négociations avaient commencé en 2011 et auraient pu se terminer bien plus tôt si certains acteurs y avaient mis de la bonne volonté. La chambre patronale demandait, en échange de la prévoyance, la négociation d’un accord sur le forfait jour pour les cadres. Ce sujet concerne particulièrement la CGC et celle-ci a profité de cet état de fait pour faire durer les négociations en coupant les virgules en quatre, en changeant régulièrement de positions et de revendications sous l’œil goguenard de la délégation CGT et celui passif de FO. L’accord, qui aurait pu être bouclé très rapidement, a ensuite dû être renégocié à la suite de la décision du Conseil constitutionnel. La chambre patronale a gagné deux ans d’application de la prévoyance. Les seuls perdants sont les salariés. Il en est de même pour la réécriture de la convention collective, qui est aujourd’hui obsolète. La délégation CFDT avait obtenu le début d’un travail sur ce sujet. Quelques groupes techniques se sont tenus mais dans une ambiance pesante alimentée par une CGT se posant en défenseur d’une convention collective illisible selon ses termes mais à laquelle elle ne veut pas toucher. Elle n’a pas signé la majorité des accords qui la compose mais elle les défend et soupçonne la CFDT, qui les a signés, de vouloir les remettre en cause. Le travail est aujourd’hui en sommeil. Là encore, ce sont les salariés qui auront du mal à lire et à interpréter la convention et qui font les frais d’une telle attitude au bénéfice des chefs d’entreprise qui jouent sur la confusion.
La situation se reproduit aujourd’hui sur la négociation de l’accord formation professionnelle avec une CGC qui fait durer (quatre journées de négo) pour un accord loin d’être finalisé. La CFDT est intervenue lors de la dernière séance pour dénoncer une telle attitude. La CGT a alors promis de casser la figure du délégué fédéral CFDT. Là encore, l’intérêt des salariés est bien loin. On peut gager que la chambre patronale n’est pas mécontente de la situation.