La négociation salariale était à l’ordre du jour de la Commission mixte paritaire (CMP) du 26 mai. La fédération patronale de la plasturgie n’a pas fait de proposition concrète d’augmentation des salaires pour la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2010. Elle n’avait aucun projet d’accord.
Elle a présenté ses orientations en matière de politique salariale. La chambre patronale veut que la négociation future porte sur deux grilles : une avec des salaires minima mensuels comme aujourd’hui. Et une avec des salaires minima annuels qui incluraient d’autres éléments que les salaires (primes, bonus, intéressement etc.). C’est l’employeur qui choisirait la grille (mensuelle ou annuelle) qu’il appliquerait dans son entreprise.
La FCE-CFDT a fortement critiqué le fait qu’il n’y ait aucune proposition d’augmentation pour 2010. L’accord du 25 février 2010 concernait la NAO 2009. Il faut donc ouvrir une véritable négociation pour 2010.
Le patronat avait abandonné l’idée de salaires minima sur une base annuelle en 2009. Il y revient maintenant. C’est incohérent ! Ces changements de mandat de la délégation patronale déstabilisent le dialogue social.
Si l’employeur a le choix entre une grille annuelle et une grille mensuelle, il est probable qu’il choisira celle qui lui permet d’augmenter le moins possible les salaires. Ne soyons pas naïfs ! Avec des minima annuels « fourre-tout », le risque est grand que les salariés soient perdants. En effet, en y intégrant toutes sortes d’éléments de rémunération variables et aléatoires, cela pourra aboutir à des minima annuels d’entreprise au-dessus de la grille de branche. Et l’employeur pourra alors geler les salaires tant que les minima de branche n’atteindront pas le niveau de la grille d’entreprise. La FCE-CFDT revendique le maintien des salaires minima mensuels.
Sur les autres types de rémunération : épargne salariale, participation, 13e mois etc. la FCE demande des négociations de branche séparées qui seront un plus pour les salariés car ces éléments viendront s’ajouter au salaire mensuel. Si le patronat veut vraiment une politique dynamique de branche pourquoi ne le propose-t-il pas l’ouverture de négociations sur ces différents sujets ? Silence gêné de la délégation patronale. Elle proclame pourtant vouloir un accord gagnant/gagnant. Mais elle doit le démontrer !
Prochaines CMP : le 23 juin sur la pénibilité et les seniors et le 2 juillet sur les salaires.