Chez Sanofi aventis, on ne connaît pas la crise… Les progressions annuelles de résultats et de chiffres d’affaires (respectivement 8,5 et 29,3 milliards d’euros en 2009) et les évolutions du groupe expliquent mécaniquement la hausse des effectifs du Groupe dans Le Monde. Elle se traduit par le passage de 97 000 salariés en 2005 à quelque 110 000 aujourd’hui.
Mais le groupe Sanofi aventis est confronté, comme toutes les multinationales de la pharmacie, à de profondes mutations systémiques. Durcissement des politiques de santé dans de nombreux pays, mutations technologiques, échec du modèle « blockbuster » aboutissant à la diversification des activités, montée en puissance des marchés dits émergents, sont autant de paramètres qui ont profondément bouleversé les équilibres préexistants et, par conséquent la répartition géographique des emplois.
La progression des effectifs a ainsi bénéficié surtout aux établissements d’Europe de l’Est, d’Amérique Latine et d’Asie, tandis que les effectifs ont baissé drastiquement en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Les pays les plus durement touchés sont la France avec 3 000 salariés de moins en quatre ans, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et les Etats-Unis.
En France, toutes les activités, sauf celle des vaccins, ont été touchées par les restructurations : les fonctions commerciales, les activités administratives, la recherche et développement, la production…
C’est dans ce contexte qu’un nouveau plan de suppression de 916 postes vient d’être annoncé en France pour la branche commerciale. La FCE-CFDT dénonce vivement ce nouveau plan, et se bat toujours pour le même objectif affiché : zéro licenciement sec ! Mais cette fois-ci, les solutions seront plus difficiles à trouver. En effet, le dernier plan social vient à peine de se clore. Beaucoup d’anciens, en particulier, sont déjà partis lors des plans précédents, dans le cadre de mesures de cessation anticipée d’activité (CAA). La direction devra donc assumer sa responsabilité sociale car elle en a les moyens. Et surtout, elle ne devra pas renouveler la méthode sordide pratiquée aux Etats-Unis où elle a annoncé, la veille de Noël, à 1 700 salariés leur licenciement par un simple message sur boîte vocale… Un traitement social à géométrie variable, à deux vitesses ? C’est là aussi qu’on mesurera l’importance et l’efficacité de l’action syndicale !