Le 11 octobre 2012, à l’aube, dans le brouillard de la Beauce, des drapeaux, parapluies et militants vêtus de gilet ont mis de la couleur orange à l’entrée du site de Servier à Gidy (près d’Orléans). Cette opération de distribution de tracts avait pour objet de présenter aux salariés la nouvelle Représentante de Section Syndicale (RSS) CFDT qui, de fait, est la première organisation syndicale à s’implanter dans cette usine.
Isabelle Géant sait que sa désignation de RSS chez Servier Gidy va être lourde de conséquences. Ce site n’a pas de culture syndicale. La création d’une section syndicale peut gêner la direction, voire lui faire peur. Elle peut étonner les salariés, les inquiéter. Mais Isabelle a des arguments « … pour les salariés, c’est l’opportunité d’être mieux accompagnés face aux risques qui pèsent sur leur avenir du fait, notamment, de l’affaire du Médiator … C’est aussi une porte qui s’ouvre sur la capacité à ne plus être seul face à une direction toute puissante. »
35 militants de tous horizons (sections, syndicat, militants d’ORIL -filiale de Servier- UD, URI, fédération) se sont mobilisés pour encourager et accompagner Isabelle lors de sa première distribution de tracts. La présence de François Chérèque était aussi un avertissement « Dès que nous inaugurons une section syndicale, nous y affectons des référents. Et dans le cas de Servier, l’attention est toute particulière». Bref, «deux camarades seront d’astreinte pour la renseigner et l’épauler en permanence».
Et malheureusement, les effets ne se sont pas fait attendre. Le 12 octobre, les élus CE non syndiqués ont distribué un tract délétère, calomnieux visant à déstabiliser Isabelle. Ils lui ont de plus proféré des menaces. Dans un commu-niqué de presse, le SCE Centre Val de Loire appelle les élus CE au respect des lois et des personnes. Quant à la direction, au sujet de laquelle il s’interdit de penser qu’elle impulse ces comportements, il lui rappelle également son obligation de préservation de la santé mentale et physique de ses salariés et l’engage à prendre toutes les dispositions utiles pour que de tels actes ne se reproduisent pas et que les menaces de ces salariés ne puissent être suivies d’effet.