Le 30 mars dernier, le comité de liaison Sanofi s’est réuni à la fédération pour échanger sur un nouveau projet de classification des cadres, ressemblant fortement à la méthode Hay. Ce projet fait l’objet de processus d’information/consultation au sein des différentes entités du groupe.
La méthode Hay d’évaluation des emplois est une des plus utilisées au monde. Elle est devenue une norme standard et internationale qui permet de comparer les emplois les uns par rapport aux autres dans l’entreprise, hors de l’entreprise, dans le même secteur d’activité, voire des secteurs totalement différents. Elle est surtout intéressante pour une population de cadres, pour examiner les salaires et les niveaux de rémunération, et pour faciliter la mobilité internationale.
Au sein de Sanofi, elle se veut être un outil d’accompagnement des changements d’organisation et de management des hommes. Tout un programme lorsque l’on connaît les divers projets industriels, de réorganisation et de restructuration au sein du groupe pharmaceutique.
En théorie, cette méthode apparaît idéale. Dans la pratique, elle fait l’objet de nombreuses critiques et porte en elle un certain nombre de risques. La méthode se veut généralement peu participative et ne fait l’objet d’aucune négociation avec les organisations syndicales, alors qu’elle touche les thèmes des classifications / qualifications/ compétences/ rémunérations. Si elle est adaptée aux cadres, elle ne l’est pas forcément aux autres salariés. Or, dans certaines entreprises, la tentation peut être grande de la déployer à toutes les catégories de personnel. Enfin, élément important, la grille de classification issue de la méthode Hay vient en concurrence des grilles conventionnelles, et on voit apparaître des grilles salariales alternatives à celles issues des branches. In fine, c’est souvent à un accroissement des inégalités salariales qu’on assiste.
C’est autour de ces points de vigilance que se sont concentrés les échanges avec les militants afin qu’ils interviennent à bon escient dans les IRP lors des présentations de ce projet d’envergure.