En octobre 2009, Procter&Gamble, spécialiste de produits de grande consommation, a pris la décision de se séparer de ses activités pharmaceutiques sous prescription médicale, dans l’ostéoporose, et la cardiologie…
Cette cession a été effective le 1er mai 2010 pour Warner Chilcott, autre laboratoire américain qui voulait se développer en Europe à travers des licences et acquisitions.
Moins d’un an plus tard, Warner Chilcott décide de changer sa stratégie en Europe pour conserver la simple distribution des médicaments. Pourtant, les arguments présentés aujourd’hui étaient connus ou prévisibles pour les produits de la gamme rachetée lors de la cession : gazéification, perte de contrat, impossibilité d’étendre l’AMM, déremboursement, refus systématique de tout rachat d’autres molécules.
Sous un motif pseudo-économique, Warner Chilcott a donc décidé en avril 2011 de licencier tout le personnel, 135 salariés dont 37 en production/distribution sur le site de Bondoufle (91). Pourtant, le chiffre d’affaires réalisé pour l’année 2011 est plus du double des prévisions initiales. En 2010, un dividende de 28% a été versé aux actionnaires. Selon les calculs de la section syndicale, sur la période 2012-2015, les profits en France passerait de 25 millions à 72 millions de dollars. D’ailleurs, le groupe américain assume complètement le réel motif boursier de ses suppressions de postes, dans la presse économique…
Dans le but de faire pression sur la direction et d’éviter cette opération de « piraterie », les représentants CFDT des salariés Warner Chilcott France organisent la résistance en sensibilisant les médecins, en dénonçant l’absence d’une véritable recherche de repreneurs, en mobilisant les médias, en préparant leur dossier juridique, en alertant les politiques et en exigeant un plan de reclassement ambitieux pour les salariés. Un juste combat soutenu par le syndicat Ile-de-France (Secif) et la fédération, à faire connaître.