Depuis l’annonce en début d’année d’une réflexion « stratégique » sur l’avenir de la pharmacie dans le groupe Solvay, les équipes CFDT s’attendaient à ce type de solution. La solution finalement retenue d’une vente de l’ensemble des activités par le groupe américain Abbott n’est pas faite pour rassurer. D’une part, Abbott avait initialement indiqué qu’il était principalement intéressé par quelques produits du groupe, et de plus, Abbott a déjà réalisé en France la vente de ses unités de production.
Pour les salariés de Solvay Pharma en France, en production pharmaceutique à Chatillon sur Chalaronne, en Recherche et Développement à Dijon ou en visite médicale à Suresnes, la seule question qui vaille est la nature du projet industriel qu’Abbott entend conduire par cette opération de rachat. Déjà fortement impactés par la restructuration conduite par Solvay à l’occasion du rachat des laboratoires Fournier en 2005 et ses conséquences pour l’emploi et l’externalisation des activités industrielles, les salariés et leurs représentants redoutent le démantèlement et l’abandon des activités en France et en Europe. Les explications de la direction sur le montage financier de cette opération laissent dans l’ombre la dimension sociale de l’opération. Pour la CFDT, première organisation syndicale de Solvay Pharma en France, il est impératif que soient précisées rapidement les conséquences sociales d’un désengagement qui permet à Solvay d’engranger cinq milliards d’euros quand cette activité pharmaceutique contribuait aux 2/3 des résultats du groupe. La FCE-CFDT mettra tout en œuvre afin que ce processus de cession puisse se réaliser à l’échelle européenne dans le respect des intérêts des salariés et en accord avec la politique de responsabilité sociale du groupe Solvay.