Depuis plusieurs mois, le chiffre d’affaires du marché pharmaceutique du médicament remboursable connaît en France un ralentissement sévère principalement dû à la substitution par le générique du médicament princeps et baisse de prix.

La distribution est touchée de plein fouet. La marge brute payée aux répartiteurs en contrepartie du service effectué de livraison des pharmacies est liée au chiffre d’affaires. De plus, les laboratoires effectuent de plus en plus de ventes directes aux pharmaciens, ce qui retire autant d’activités et de volumes aux répartiteurs. Si on ajoute les obligations de service public (livraison des officines en 24 heures sur tout le territoire, stock de quinze jours, 90% de la variété des médicaments en stock, chaîne du froid et traçabilité), le métier à forte main d’œuvre est fortement contraint.

Alertés par nos équipes, la fédération a mis en place plusieurs actions avec l’appui de nos experts : rencontres au ministère du travail, saisine de l’autorité de la concurrence, plan de travail et contre propositions.

A nos interlocuteurs, le message a été clair : la répartition pharmaceutique est à la croisée des chemins, avec 67% du volume des médicaments distribués (part en baisse), la mission qui lui est imposée n’est pas rétribuée à la hauteur du service public rendu. Pire, la concurrence des ventes directes détruit les efforts d’une couverture médicale de qualité et amplifie les risques de rupture de stocks et participe au développement des déserts médicaux.

L’avenir de la répartition et de ses emplois repose sur une meilleure prise en compte de cette qualité de services et sur la traçabilité du médi-cament au service des patients. Le médicament n’est pas un produit comme un autre, le prix du médicament est encadré pour la répartition, complètement opaque pour le reste…

Il y a urgence de réviser la marge du répartiteur, d’aller vers un prix du médicament européen unique, de se concentrer sur un bon usage du médicament dans un circuit de distribution garant de sécurité sanitaire. Le cri d’alarme est lancé, d’autres actions vont suivre.