La répartition pharmaceutique (plus de 14 000 salariés) ne veut pas de formation de branche. Elle se réfugie derrière un texte alibi offrant une formation qualifiante à seulement une dizaine de salariés de la région parisienne. La CFDT refuse cette fatalité. Elle a demandé la tenue d’une commission mixte sous l’égide du ministère de l’Emploi. La première réunion du 30 avril a confirmé les réticences de la chambre patronale.
C’est consternant. Alors que la formation professionnelle est un élément essentiel d’une convention collective, à la fois clause nécessaire pour l’extension et objet d’une obligation de négociation quinquennale, le patronat refuse depuis 18 mois d’avancer sur le sujet ! Se contentant de quatre petites phrases sans engagement précis dans la CCN, elle considère que la formation est du seul ressort des directions d’entreprise, sous prétexte qu’elle serait un élément de la concurrence entre entreprises du secteur.
La FCE a dressé les conséquences de cette attitude d’un autre âge. Pas d’organisme mutualisant les fonds (OPCA) donc pas de possibilité de capital temps formation facilitant les formations prioritaires pour les salariés. Pas de système de validation des acquis de l’expérience (notamment pas de certificats de qualification professionnelle). Pas de fonctionnement réel de la commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE). Pas d’observatoire des métiers. Pas de contrat d’étude prévisionnelle (CEP) pour anticiper les évolutions de métiers. Pas de convention de développement de la formation, pas de parcours professionnels
Pour la CFDT, toutes ces possibilités doivent exister dans la répartition. Il faut surtout fixer clairement des orientations, des moyens et des publics prioritaires permettant aux salariés les plus démunis de bénéficier du dispositif, même s’il n’est pas dans les plus grosses entreprises.
La représentante du ministère, considérant nos demandes pertinentes, a incité le patronat à les prendre en compte. Ce dernier a demandé une suspension de séance dont il est revenu avec des propositions minimales : un questionnaire aux entreprises visera à apporter une meilleure information sur les besoins de la branche. Une amélioration sera recherchée dans le fonctionnement de la CPNE. Mais rien sur le reste La chambre patronale revenant en permanence sur l’accord touchant 10 salariés, le ministère a rappelé que c’était hors sujet, et les signataires (FO et CFTC) qu’il ne pouvait bien sûr pas se substituer à un véritable accord de branche. Ils rejoignaient ainsi la CFDT et la CGT (demandeurs de l’intervention des pouvoirs publics) ainsi que la CGC pour lesquels c’était une évidence depuis le début. Prochaine paritaire le 24 juin.