Lors de la présentation du rapport annuel 2014 de l’industrie pharma-ceutique, le 17 décembre, le président du Leem a présenté des enjeux et des perspec-tives du secteur. Sans surprise, le tableau a été peint de manière à inquiéter les salariés et à réclamer davantage d’allègement de charges aux pouvoirs publics. La baisse des chiffres d’affaires, le problème d’attractivité et de compétitivité ont été aussi évoqués. La chambre patronale tentait de faire croire que le poids de fiscalité en France est la principale cause des restructurations successives qui débouchent sur des pertes d’emploi et sur une baisse d’effectifs dans ce secteur. La FCE a fait une autre analyse de la situation et a rétabli une autre vérité que le Leem a été obligé d’admettre. Tout en reconnaissant la complexité du système fiscal en France, nous avons pointé la tendance de la chambre patronale à faire parler des chiffres qui ne reflètent pas la réalité puisqu’ils ne tiennent pas compte de tous les éléments de calcul. Quand le Leem présente le poids théorique des impôts, les différentes aides dont les entreprises bénéficient sont soit passées sous silence soit minorées. A titre d’exemple, grâce à la taxation réduite des redevances sur des brevets et d’autres mécanismes permettant d’optimiser l’imposition sur les bénéfices, le taux d’imposition réel de certaines entreprises du secteur est de 8%, bien loin du taux théorique de 33%.
Le Leem aime citer l’étude fiscale du cabinet Landwell pour comparer le niveau de taxes sectorielles en Europe. Cependant, il oublie de dire que le taux de bénéfice net après impôts des entreprises en France est comparable aux meilleurs cas d’Outre-Manche où les taxes sectorielles sont quasiment nulles.
La FCE a dénoncé la politique de communication d’autoflagellation des patrons et des choix stratégiques des entreprises tournés de plus en plus vers les actionnaires au détriment d’intérêt à long-terme de l’entreprise et de ses salariés. Elle a fait remarquer au président du Leem qu’il devra en toute transparence; nous montrer l’évolution du poids de masse salariale par rapport aux chiffres d’affaires et au résultat sans oublier le poids de la rémunération des actionnaires par rapport à celle des salariés. Nous avons également suggéré à la chambre patronale de rééduquer leurs grands actionnaires à être moins gourmands.
