Les nuages s’amoncelaient depuis des mois, mais c’est le 30 juin que la direction a présenté aux représentants du personnel, le fruit de ses réflexions visant à répondre aux défis posés au fleuron de l’industrie pharmaceutique française. Si l’analyse et la critique des schémas d’organisation proposés doivent être approfondies par les équipes CFDT, la logique générale s’inscrit dans la continuité de toute restructuration : trop gros, trop cher, trop nombreux. Sans que rien ne précise les cibles d’effectifs retenus, ni en France où travaillent 6 300 salariés, soit environ la moitié des effectifs mondiaux en R&D, ni dans le reste du monde. Deux types de mesures d’accompagnement sont d’ores et déjà détaillés : départs volontaires (cessation anticipée d’activité (CAA), projet personnel) ou intégration dans les nouvelles organisations au prix de changements professionnels ou géographiques parfois lourds. Sont ciblés le départ de 800 salariés en CAA, la cession du site de Porcheville et ses 220 salariés, et la fermeture du site d’Evry qui s’ajoute à celles, annoncées de longue date, des sites de Rueil-Malmaison, Bagneux, Labège.
Face à cette restructuration qui verrait l’emploi en R&D se réduire de près de 20 % en France et son cortège de bouleversements dans l’organisation du travail pour les salariés restants, la FCE-CFDT, majoritaire chez Sanofi-Aventis R&D, et l’ensemble des organisations syndicales ont appelé à un rassemblement devant le siège du groupe à Paris afin d’exprimer leur solidarité avec les salariés de Porcheville, choqués et écœurés par l’attitude d’une direction qui les condamne sans autre forme de procès. La France n’est pas le seul pays concerné puisqu’en Espagne, en Allemagne en Gra nde-Bretagne, aux Etats-Unis et au Japon, des sites de R&D pourront être cédés ou reconvertis. Pourtant, ces annonces ne sont pas la conséquence de la crise économique car Sanofi-Aventis, 4e groupe pharmaceutique mondial, 1er groupe européen, a réalisé plus de 7 milliards d’euros de résultat en 2008 et 4,4 milliards de résultat net ajusté au 1er semestre 2009 soit une progression de 12,8 % par rapport à 2008.
La FCE-CFDT mettra toute son énergie dans la défense des intérêts des salariés et recherchera des propositions alternatives en termes d’emplois et d’activités.