Depuis l’annonce du dépôt de bilan de Petroplus en janvier, les 550 salariés de la raffinerie de Petit-Couronne étaient mobilisés avec leurs organisations syndicales pour leur avenir. Cette mobilisation commence à porter ses fruits.
Ils avaient trois problèmes majeurs à surmonter : faire en sorte que les stocks de produits finis, estimés à 250 millions d’euros, ne soient pas récupérés par les banques ; assurer un redémarrage assez rapide afin de ne pas détériorer la raffinerie et retrouver un repreneur qui ait un vrai projet industriel.
En ce début mars, les deux premiers problèmes n’en sont plus, et le troisième se présente sous de bons auspices. Le gouvernement, appuyé par l’opposition, a déposé un projet de loi. Adopté par l’Assemblée nationale, il permet de protéger les stocks. Ils le seront par la CDC et sous contrôle de l’administrateur judiciaire, après le vote du Sénat. Ces stocks vont permettre de garantir le finan-cement de certains investissements, les rentes temporaires, et un éventuel plan de sauvegarde pour l’emploi.
Deuxième bonne nouvelle, la raffinerie va pouvoir redémarrer grâce au contrat signé fin février entre Petroplus et Shell, l’ancien propriétaire. Ce contrat assurera son fonctionnement pendant 6 mois, après une phase de travaux rendus nécessaires par l’arrêt. Ces travaux devraient durer environ deux mois pour permettre une reprise de l’activité dans les meilleures conditions.
Il reste le problème essentiel : trouver un repreneur. Il permettrait de pérenniser l’outil industriel, l’emploi et redonnerait aussi une perspective à la sous-traitance et au bassin d’emploi. Il est encore trop tôt pour crier victoire, mais le fait d’avoir plusieurs candidats est plutôt positif. Plusieurs entreprises, telles le groupe suisse Klesh, le fonds d’investissement Goldsmith et la société américaine Global Emerging Markets se sont portées acquéreur de tout ou partie des cinq raffineries européennes de Petroplus. Les candidatures seront closes le 15 mars.
Si le contexte des élections présidentielle et législatives n’est pas neutre, ce qui prime pour l’avenir de Petit-Couronne, c’est d’abord la mobilisation de l’équipe syndicale, soutenue par le syndicat Haute-Normandie et le collectif d’Exxon Mobil qui a su apporter son soutien.