Après une mise en vente annoncée en mai 2011, la direction de LyondellBasel (LBI) a présenté son projet de fermeture de la raffinerie de Berre. La crainte évoquée depuis des mois par l’équipe CFDT s’est malheureusement vérifiée.

L’annonce a été un choc pour l’ensemble du personnel, même si « cette épée de Damoclès » était suspendue depuis des mois. Un véritable choc d’autant que la direction de LBI n’a apporté que peu de motifs économiques et encore moins de perspectives sociales pour les salariés. Ce sont 370 emplois qui sont en jeu, auxquels on peut rajouter près de 500 emplois induits. De plus, pour l’équipe CFDT, cette menace de fermeture de la raffinerie fragiliserait le site pétrochimique qui lui, emploie 880 salariés.

La réaction des salariés a été immédiate avec une grève de 48 heures reconduite pendant douze jours.

En effet, il aura fallu douze jours à la direction de LBI pour comprendre que les salariés ne voulaient pas de son projet. Après d’âpres négociations, la direction ne ferme plus la porte à une vente de la raffinerie. Cette dernière va redémarrer et traiter le brut restant jusqu’à la fin de l’année, puis elle sera mise « sous cocon » pendant deux ans. Cela laissera le temps à un éventuel repreneur de faire une offre d’achat.

La fragilité économique de LBI, en faillite en 2009, et les problèmes rencontrés par le raffinage ces derniers mois ont remis en avant l’avenir du bassin d’emploi de l’Etang de Berre. Déjà en 2007, le cabinet Syndex avait réalisé une étude à la demande du Conseil Général de la région. Celle-ci révélait les faiblesses du bassin d’emploi, en particulier l’absence de chimie en aval de la pétrochimie et des métiers fragilisés par l’absence de ressources locales, y compris pour la sous-traitance.

Pour la FCE, le Contrat d’études prospectives obtenu et dont la mise en œuvre vient de débuter, doit mettre en évidence les tendances fortes d’évolution en matières industrielles, en matière de passerelles sectorielles et d’impacts sur les territoires. Ces perspectives permettront de définir les emplois et les qualifications de moyen et long termes.

Ces travaux, qui seront menés sur une période de deux ans, examineront aussi les perspectives pour chacun des bassins d’emploi et notamment celui de Berre et de ses quatre raffineries.