Depuis près de 5 mois, les salariés de la raffinerie de Petit-Couronne de Petroplus, en Haute-Normandie sont en galère.
Petroplus, pétrolier indépendant, connait des difficultés financières depuis la crise de 2008, difficultés qui se sont amplifiées avec le temps. Déjà en 2010, Petroplus avait fermé la raffinerie de Reichstett, en partie pour des raisons de rentabilité.
Courant septembre, la raffinerie de Petit-Couronne est visée. La direction annonce la fermeture des activités lubrifiants. Ce sont 120 emplois qui sont touchés sur les 550 que compte le site. Les consultations des IRP ne sont même pas finies que la direction annonce l’arrêt complet du site, faute de ressources financières pour acheter du brut !
Les banques ont coupé les crédits et ce sont trois raffineries sur cinq qui se trouvent à l’arrêt, Petit-Couronne, Cressier en Suisse et Anvers en Belgique. L’inquiétude grandit. Les salaires seront-ils versés ? Que sera 2012 ?
Face à cela, l’équipe syndicale trouve appui auprès des militants des sites pétroliers voisins de Notre-Dame-de-Gravenchon et Port-Jérôme, ainsi qu’auprès du syndicat chimie énergie, de l’interprofessionnel et de la fédération. Une fois les salaires versés, elle peut se focaliser sur l’avenir du site et des emplois.
La raffinerie traite 7 millions de tonnes de brut par an. Elle a des atouts et des faiblesses. Le premier est de disposer d’une unité de fabrication d’huiles. Elle est la seule en France. Sa principale faiblesse est liée au manque d’investissements, responsabilité de Shell l’ancien propriétaire.
Les salariés et les militants CFDT doutent de leur avenir chez Petroplus. Un sentiment vérifié le 24 janvier lors de l’annonce du dépôt de bilan. « Trouver un repreneur est aujourd’hui, l’objectif majeur ».
Malgré les difficultés d’un secteur fortement réduit depuis 2 ans, la CFDT est convaincue que le site a un avenir. « Rappelons que les importations de gazole, 8,9 milliards d’euros en 2010, atteignent 13 milliards en 2011. Elles continueront d’aggraver le déficit extérieur, déjà très important, ce n’est pas acceptable. » Plus de 1000 emplois directs et indirects sont en jeu.