Le groupe Total a encore battu son record de bénéfices nets en annonçant 13,9 milliards d’euros pour l’année 2008. Quels auraient été ces résultats sans la crise survenue en fin d’année ? Mais la bonne question est peut-être : comment seront utiliser ces moyens ?
La coordination CFDT du groupe a des idées bien précises sur la question. Pour commencer, un groupe comme Total ne peut échapper à sa responsabilité sociale. Il l’a fait récemment, après la mobilisation de la FCE-CFDT, avec sa filiale Hutchinson. Il a contribué à l’ouverture de négociations afin de réduire l’impact des mesures de chômage partiel sur la rémunération des salariés.
Pour la coordination CFDT, il faut aller plus en avant, en particulier en renforçant sa politique d’investissements en matière d’énergies renouvelables. Dans ce domaine, les opportunités existent puisque dans le bassin d’emploi de Saint-Auban, un projet Silpro de fabrication de silicium photovoltaïque est dans l’attente de financement et viendrait compenser la nouvelle restructuration du site d’Arkema à Saint-Auban. Le groupe contribuera ainsi à palier l’absence de la France dans ce marché et s’impliquera dans la revitalisation d’un bassin d’emploi. Il doit également renforcer ses aides au développement des TPE/PME, surtout dans cette période de crise et de difficultés pour obtenir des liquidités.
Dans la même logique, Total doit revoir ses comportements commerciaux tant vis-à-vis des entreprises (prix du gaz pour Celanese dans le bassin de Lacq) que des clients (prix des carburants en Guadeloupe ou Martinique). La recherche de bénéfice, de valeur ajoutée est l’objectif de toute entreprise, mais elle doit se faire avec une logique de responsabilité sociale.
La politique de recherche doit être elle aussi renforcée, notamment dans les nouvelles technologies ou le traitement des déchets. Mais c’est sur la sécurité au travail qu’un effort particulier doit être enga gé. Les deux accidents mortels survenus depuis le début de l’année sont en effet là pour rappeler que l’on ne fait jamais assez pour la sécurité des salariés, qu’ils appartiennent au groupe ou à des entreprises sous-traitantes.
Enfin les outils industriels, notamment dans le raffinage doivent être adaptés aux évolutions du marché, mais aussi environnementales. Voilà tout un programme d’investissements pour des résultats astronomiques !
