La table ronde organisée le 15 mai par la Commission européenne sur «l’avenir du raffinage européen», a fait quelques bruits à Bruxelles car les syndicalistes venus de la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne étaient là aussi.
A l’issue des discussions, Estelle Grelier, députée européenne et Guillaume Bachelay, vice- président de la région Haute-Normandie, qui avaient un moment accompagné les syndicalistes sous leur banderole, ont souligné les éléments qu’ils ont mis en avant lors de la table ronde.
« Face à l’approche de la Commission qui consiste à « accompagner les adaptations nécessaires » et « accepter que le marché est à l’œuvre », nous avons plaidé pour une politique énergétique ambitieuse de l’Union européenne. Nous n’ignorons pas les difficultés structurelles du secteur : baisse de la demande et inadéquation entre la production et les habitudes de consommation en Europe (deux fois plus de gazole que d’essence). Pour autant il est inconcevable de rester passifs face à ces réalités et de nier les dégâts de la concurrence des produits pétroliers raffinés hors d’Europe. La fermeture supplémentaire d’unités de raffinage remettrait gravement en cause l’indépendance de l’Europe. »
Ils ont précisé qu’ils ont formulé plusieurs pistes d’action, notamment :
L’exemption des règles de la concurrence afin d’autoriser le versement d’aides d’Etat pour investir sur les sites performants ; la révision du paquet climat qui, dans sa forme actuelle, favorise la délocalisation dans le but d’échapper à la mise en œuvre des règles environnementales ; la taxation des produits importés raffinés hors UE pour assurer l’égalité de traitement avec les productions européennes ; l’évolution du droit européen pour que la responsabilité en matière de dépollution des sites incombe aux propriétaires successifs des sites, et pas seulement au dernier en date ; le droit de regard des autorités européennes sur les questions de fermetures ou rachat des sites par des investisseurs issus de pays émergents voulant acquérir des capacités de stockage ou logistiques pour écouler les produits raffinés hors Europe.
« Des propositions que nous continuerons de porter afin d’assurer l’avenir des savoir-faire technologiques et humains des raffineries de la vallée de la Seine » ont-ils assurés.
Il faut noter que la FCE a largement contribué à la préparation de cette table ronde, lors d’une réunion tenue la veille sous l’égide de la CES.