A la clôture de ce procès, dense en émotion et en expression, la CFDT souhaite relever quelques points :
– La longueur anormale de l’instruction : 7 ans !
– Le manque d’investissements flagrants sur les installations de Carling.
* Après une décennie de shunts, il a fallu ce drame pour que Total mette en place une solution technique en seulement 9 mois, et pour un coût modique de 10 millions d’euros !
* Les débats ont mis en lumière la pratique des shunts sur des organes de sécurité. Celle-là est la résultante de modes opératoires insuffisamment explicites, voire inapplicables !
* Comment croire que le responsable du site n’était pas au courant ?
– Pour la CFDT, la ligne de défense de Total repose sur deux aspects :
* l’ignorance, voire la cécité du directeur du non-respect de la sécurité,
* l’imputabilité aux salariés en poste le 15 juillet de la responsabilité de l’explosion.
En effet, l’expert de Total n’a pas hésité à utiliser les termes
« d’actes volontaires de certaines manœuvres», signifiant que les salariés intervenants étaient des criminels. Ces propos attestent du cynisme de Total.
Les erreurs commises, rappelons-le, dans un contexte très dégradé – absence de réelle formation professionnelle et peu d’expérience, de savoir-faire des salariés en exercice ce jour-là -, sont à mettre au compte des manquements de Total.
– Sur le plan humain, la CFDT note l’accompagnement inégal de Total pour ses employés. Certains témoins ont eu un soutien exemplaire, tandis que d’autres, comme les salariés victimes et anciens salariés, ont été livrés à eux-mêmes !
Aujourd’hui, la CFDT tire les enseignements de ce procès. Les mentalités et les prises de conscience vont certainement conduire à beaucoup de défiance vis-à-vis d’un employeur qui ne prend pas ses responsabilités face à la justice et qui ne protège pas ses salariés.