Le raffinage connaît depuis fin 2009, une série de cyclones qui emporte une à une les raffineries (Flandres de Total, Reichstett de Pétroplus, Berre de LyondellBasell). Courant septembre, celle de Petit-Couronne de Pétroplus en Normandie a connu un premier coup de semonce avec un projet de supprimer 120 emplois sur les 550 de la raffinerie. Fin décembre, l’annonce de manques de ressources financières pour acheter du brut conduisent l’entreprise à annoncer l’arrêt temporaire de trois raffineries, dont celle de Petit-Couronne.
Cette annonce inquiète fortement les salariés. Fondée en 1993, Pétroplus, est devenue un acteur important en développant une politique d’acquisitions au début des années 2000. Période faste pour les marges de raffinage. C’est ainsi qu’elle a racheté successivement plusieurs raffineries en Europe, dont celles de Shell en 2006 (Petit-Couronne et Reichstett). L’entreprise a fait le choix d’être uniquement raffineur. Mais depuis la crise, sans amont et sans aval, Pétroplus a vu ses marges s’effondrer.
Après la fermeture de Reichstett en 2011, voilà maintenant les salariés de Petit-Couronne dans l’inquiétude. L’équipe CFDT se mobilise avec l’intersyndicale tandis que les banques refusent toute avance de fonds. La direction cherche un partenariat avec un producteur de pétrole qui souhaiterait avoir une capacité de traitement en France.
Pour l’équipe CFDT et la FCE, cette situation pose le problème de la place du raffinage en France et en Europe. Si la table ronde sur l’avenir du raffinage a permis de construire un diagnostic globalement partagé par l’ensemble des acteurs, elle n’a pas débouché sur des actions concrètes permettant de répondre aux problématiques du raffinage, excédent d’essences et déficit de gazole, manque d’investissements lourds pour adapter l’outil au marché et manque de recherche.
Il devient urgent de répondre aux attentes des salariés de Petit-Couronne, mais aussi à ceux de l’ensemble de la profession.