Dégradation du dialogue social dans la chimie de spécialité du groupe Total. A la suite de la réunion extraordinaire du Comité d’entreprise européen et des comités centraux d’entreprises (CCE) du 10 octobre, les membres de la liaison CFDT du groupe Total ont fait le point sur la nouvelle réorganisation proposée. Le projet vise à organiser le groupe en trois branches : Amont Holding, Raffinage-Chimie et Supply Marketing. La CFDT a milité et obtenu que deux expertises centralisées au niveau européen soient réalisées. Elles serviront aussi pour les CCE. Elles permettront d’avoir une vision des incidences du projet sur les organisations du travail des différents secteurs, mais également sur les évolutions des stratégies, notamment pour le raffinage et la pétrochimie. Cette dernière analyse permettra d’avoir une perspective pour les sites industriels des bassins d’emploi qui vont de l’Etang de Berre à Anvers en Belgique. Cette expertise sera réalisée par Syndex.
Mais à l’heure où Christophe de Margerie, PDG de Total, organise le Groupe en trois nouvelles branches, son discours aux représentants du personnel « Pas de plan social, aucun licenciement, travail égal salaire égal » a du mal à passer auprès des salariés des entreprises Composites Polymères France (ex Cray Valley), d’Hutchinson (Caoutchouc), Bostik (colles et adhésifs) et GPN (engrais).
En effet, le quotidien de ces sociétés filiales 100% du Groupe Total avec plus de 10 000 salariés en France est marqué par des fermetures de sites, des délocalisations, des licenciements et, quand le sujet sur les rémunérations est abordé, les salariés des filiales se situent très loin de leurs camarades du pétrole ! Ils vivent au quotidien avec une épée de Damoclès sur la tête et se posent la question de leur réelle appartenance au Groupe Total.
La situation est devenue intolérable et inquiète sérieusement la fédération et la liaison CFDT. La branche chimie du groupe est porteuse de milliers d’emplois en France et en Europe. Elle doit avoir un niveau de dialogue social « à la hauteur » et il ne doit pas y avoir de décalage entre le discours du président et les actes sur le terrain. La CFDT compte bien se faire entendre car au-delà des obligations légales des instances représentatives du Personnel, il y a avant tout le respect des personnes !