La montée du prix du brut début 2008 a rappelé combien l’outil de raffinage européen n’était pas adapté au marché. Depuis des années, il est déficitaire en gazole (30 Mt d’importation en 2006) et excédentaire en essence (38 Mt d’exportation en 2006).
Cet excédent était orienté vers le marché des Etats-Unis. Mais la situation s’est retournée fin 2008 avec la baisse de la consommation. Cela pose de véritables problèmes aux raffineurs européens qui sont obligés d’expédier leur essence en Chine à des prix bradés. La chute des prix du pétrole suite à la crise économique, donne quelques temps pour réfléchir à l’évolution de l’outil de raffinage afin qu’il soit plus en adéquation avec les évolutions du marché à venir.
Pour examiner cette question essentielle, un groupe de travail fédéral a été mis en place. Ce groupe va intégrer dans sa réflexion d’autres éléments majeurs susceptibles de contribuer à court et moyen termes à cette évolution.
Tout d’abord, le paquet « Energie-Climat » adopté par le Conseil et le Parlement européen en décembre 2008. Il va se traduire par une nouvelle réglementation des rejets de CO2 pour 2012. La loi dite Grenelle 1 adoptée en octobre 2008 affiche, elle, des objectifs de réduction de la consommation de carburants (véhicules légers, poids lourds, avions, transports en commun). La crise de l’industrie automobile, renforcée par la crise économique, va se traduire par une évolution du parc automobile (réduction de consommation, bi-énergie) plus rapide aux Etats-Unis qu’en Europe. Enfin, les agro-carburants de deuxième génération restent une perspective complémentaire pour l’avenir.
Pour ne rien oublier, le groupe devra intégrer les logiques industrielles des pétroliers, mais aussi des nouveaux acteurs comme Pétroplus, Ineos ou Lyondel Basell. Ceci est d’autant plus nécessaire que ces deux dernières entreprises sont fragilisées par la crise mondiale.
Rendez-vous dans cinq mois pour traduire la réflexion en revendication.