La table ronde sur l’avenir du raffinage s’est réunie le 15 avril sous la responsabilité du ministre de l’Ecologie. Elle s’est conclue par la mise en place de trois groupes de travail focalisés sur les problèmes de cette industrie : sa compétitivité, son inadéquation de la production et de la consommation (essences et gazole), et ses perspectives à l’horizon 2020 – 2030. Ces travaux doivent déboucher courant octobre sur un constat partagé et des propositions afin de donner une visibilité sur les adaptations à envisager.
Les premières réunions des groupes de travail courant juin et juillet se poursuivent en septembre. A mi-parcours, on ne peut pas dire que le constat est finalisé et partagé. Mais des perspectives se dessinent. En tenant compte des évolutions des parcs automobiles (introduction des véhicules électriques, réduction de la consommation, …), de l’incorporation des biocarburants, des réglementations environnementales, la capacité de raffinage européenne devrait baisser de 15 à 30 % à l’horizon 2030.
Si ces analyses effectuées par l’Institut Français du Pétrole semblent crédibles, leurs impacts sur les bassins d’emplois, les emplois indirects et induits sont loin d’avoir été pris en compte. La CFDT a demandé et obtenu une étude d’impact sur les deux principaux bassins d’emploi.
Autre sujet sensible, les rapports entre l’industrie du raffinage et celle de l’automobile. Depuis plus de vingt ans, c’est le raffinage qui s’adapte aux évolutions du parc automobile. Dans un contexte morose pour l’industrie automobile, il est fort probable que les rapports entre ces deux industries ne changent pas. Le rééquilibrage que la FCE demande, n’est pas pour demain semble t-il. Le rééquilibrage des taxes entre l’essence et le gazole est la seule disposition susceptible de faire évoluer le comportement des consommateurs. Ce sujet, lui aussi très sensible, notamment pour les secteurs des transports routiers et des pêcheurs, a fait reculer plus d’un gouvernement. Même l’Union européenne qui évoque une équité des taxes sur les carburants, n’a pas transformé cet objectif en directive communautaire.
Le chantier de l’avenir du raffinage est loin d’être clos. Après une première réunion des liaisons du pétrole début septembre pour analyser ces premiers résultats, une seconde se tiendra en octobre pour finaliser l’expression de la FCE au rapport final de cette table ronde.
