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Pertes d’emplois dans les deux grandes entreprises structurantes

ENGIE SA et EDF SA détruisent des emplois de qualité par milliers, c’est de très mauvais augure pour la lutte contre le chômage de masse qui mine notre pays et de très mauvais augure pour l’avenir de ces entreprises...

ENGIE SA et EDF SA détruisent des emplois de qualité par milliers, c’est de très mauvais augure pour la lutte contre le chômage de masse qui mine notre pays et de très mauvais augure pour l’avenir de ces entreprises.

Dans un contexte économique difficile, ces dernières années sont rudes pour les deux entreprises principales des IEG, baisse des prix des marchés de gros, érosion des parts de marché, poids croissant des taxes, environnement règlementaire européen et national incertain, concurrence parfois déloyale, investissements colossaux dans le parc nucléaire français pour EDF, incertitude sur le parc nucléaire belge pour ENGIE, et des dettes importantes (pour EDF), difficiles à réduire dans ce contexte. Les cours de Bourse des deux entreprises expriment cet environnement particulièrement rude et se sont effondrés. 

Les directions tentent de préserver des marges de manœuvre pour dérouler des plans stratégiques censés relancer les groupes à terme, ainsi elles accélèrent des cessions d’actifs, reportent ou annulent des investissements, durcissent leur politique achat, et, fatalement, sont tentées de réduire la masse salariale.

La première étape est la minoration des augmentations annuelles, la branche patronale, sous la pression des entreprises, a ainsi gelé, cette année, l’augmentation collective en proposant une évolution nulle du salaire national de base (SNB à zéro) et en réduisant les mesures individuelles.
La seconde phase pour EDF ne s’est pas faite attendre. Elle rejoint la démarche que ENGIE connaît depuis plus de 7 ans, la réduction des effectifs. Cela se traduit ou va se traduire par la baisse du volume d’embauches et l’encouragement massif des flux de départs.

A EDF SA, la trajectoire de réduction du personnel se précise. L’entreprise envisage un effectif ciblé à 2019 de 60 000 salariés, cela représente une perte nette de plus de 5 000 emplois dans les deux ans à venir. Ces dernières années, le flux d’embauches a déjà été divisé par deux, et il risque de tomber à moins de 1 000 par an. 

La partie commercialisateurs de ENGIE SA a subi une cure d’amincissement de plus d’un tiers des effectifs. Pour pouvoir diminuer un peu plus la masse salariale, la direction et son actionnaire principal, l’Etat français, viennent d’autoriser de délocaliser au Maroc et en Inde une partie du travail que les salariés ne sont plus en capacité de faire faute de personnel.

Sur une partie de ENGIE SA, une restructuration se dessine en 2017, accompagné d’un plan de départ volontaire (PDV), outil nouveau dans les IEG car, jusqu’alors les groupes EDF et ENGIE se contentaient d’accompagner les départs à la retraite. Celui-ci devrait être mis en place d’ici à l’été. Il sera composé de cinq volets : 
– Les départs pour création d’entreprise ; 
– Les départs en CDD, CDI dans d’autres entreprises ; 
– Les départs en congés fin de carrière (3 ans avant la date d’ouverture des droits, avec environ 
70% du brut annuel (avec variable + intéressement) et prime de départ (environ 8 mois de salaire). Ces salariés auront aussi la possibilité de se faire racheter jusqu’à 12 trimestres d’études ; 
– Les départs pour formation en reconversion ; 
– Les départs à la retraite pour les personnes qui ont ouvert leurs droits et indemnisation de départ.

La CFDT dénonce fermement cette hémorragie de compétences. Ce levier simpliste ne résoudra en rien les problèmes financiers de ENGIE et d’EDF, causés par un marché mondial de l’énergie complètement déboussolé. Quant à l’Europe, elle a échoué à poser un cadre clair et propice au développement économique de ces énergéticiens qui aujourd’hui suppriment, tous, plusieurs milliers d’emplois, cela au nom de la concurrence, mais sur fond d’effondrement des prix de gros, avec mais une augmentation des prix pour les particuliers.

Pour la CFDT, en réduisant drastiquement leurs masses salariales, en appauvrissant les compétences, les deux énergéticiens s’exposent à rater le train de la reprise lorsque le secteur repartira. Ce rebond nécessitera de la réactivité, de l’agilité et de la motivation, celles-ci seront sera minées par la charge de travail et l’austérité salariale. 

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