Le forum social mondial de 2009 a montré sa pertinence à offrir un lieu de confrontation des analyses des organisations non gouvernementales (ONG), des associations et des organisations syndicales. Pour certains observateurs, sans doute impatients d’une régulation mondiale qui tarde à venir, ce moment de débat n’est pas encore en capacité de sortir des propositions concrètes afin de peser sur les décideurs politiques et gouvernementaux. Pour d’autres, réunir plus de 130 000 personnes venant du monde entier, d’horizons hétéroclites, pour échanger sur la situation actuelle, tenter de rapprocher les points de vue et tirer des analyses communes, participe à un formidable rapport de force qui permet de se faire entendre dans le monde entier.
En ce sens, la complémentarité entre deux piliers de la société civile que sont les ONG et les syndicats doit être de plus en plus effective à tous les niveaux de nos sociétés, au niveau mondial comme au plus près des citoyens et des salariés.
Les enjeux de cohésion sociale et sociétale militent d’ailleurs pour ces coopérations accrues. Les organisations syndicales et les employeurs ont un intérêt commun à développer des passerelles avec les autres composantes de la société civile afin de favoriser la transparence, une compréhension la plus large possible des contraintes auxquelles elles sont souvent confrontées. C’est en renforçant le dialogue avec les associations, les ONG, sur des sujets où celles-ci interviennent comme sur l’environnement ou le risque industriel par exemple, que nous gagnerons la confiance mutuelle. Dire cela ne remet pas en cause la légitimité des organisations syndicales à intervenir sur les questions économiques et sociales dans l’entreprise. Intervenir dans l’entreprise sur ces questions n’exclut nullement la possibilité de travailler avec des structures associatives spécialisées dans un domaine du contrat de travail pour mieux accompagner et sécuriser le parcours professionnel du salarié.
C’est le sens de la démarche fédérale envers les entreprises de notre champ professionnel pour qu’elles négocient et contractualisent des accords de responsabilité sociale à l’échelle mondiale. Exprimer des exigences en termes de responsabilité sociale au niveau des entreprises, c’est contribuer à un monde plus durable car plus juste et plus équitable.
C’est aussi le sens de la réflexion que la fédération engage avec certaines ONG sur l’impact du Grenelle de l’environnement sur les industries.