Ce besoin découle de la croissance du nombre de personnes âgées (en 2050, il y aura environ 4,8 millions de plus de 85 ans, dont 2,6 millions autonomes), souvent seules. Il a été abordé par deux lois : la loi ALUR « pour l’accès au logement et un urbanisme rénové », en mars 2014, et la loi « d’orientation et de programmation pour l’adaptation de la société au vieillissement », en janvier 2016.
Elles ont permis la création de nouvelles formes d’habitat collectif : logement en habitat solidaire, en habitat participatif, en colocation.
– l’habitat participatif, sous forme de coopératives de personnes âgées, créant des lieux de vie autogérés, solidaires, ouverts sur la vie locale, ils et comportant des espaces privés et des espaces collectifs animés par une association.
Un bon exemple, les « Babayagas » à Montreuil, 60 opérations sont en cours ou en projet.
Nombreuses jusqu’en 1970, interdites en 1971 par le ministre Albin Chalandon, réhabilitées par la loi ALUR, ces coopératives se heurtent à de nombreux obstacles : les familles craignent pour l’avenir de la propriété du senior coopérateur, les banques hésitent à prêter au collectif, les arrêtés règlementaires ne sont pas tous publiés.
– l’habitat solidaire, inclusif, cible les projets intergénérationnels et ceux qui incluent les personnes handicapées ou semi-dépendantes ; la CFDT, avec « Partage de toit », tente l’expérience de la colocation entre seniors et jeunes. Ceux-ci paient un loyer et ne sont pas des « aidants familiaux » : échange de services volontaires, activités partagées, présence sécurisante… concourent au mieux- vivre et au mieux-vieillir.
Les résidences locatives (les Maisons de Marianne) constituent un réseau pour seniors. Conçues avec les collectivités locales, elles offrent un bon rapport qualité/prix. Des locataires jeunes, étudiants, et des familles occupent une partie des logements pour créer une vie collective animée, diverse, ouverte sur la société.
La vie en « famille d’accueil » existe pour les seniors seuls, ou en couple, qui louent une ou plusieurs pièces du logement pour une durée variable ; ils paient un loyer correspondant à l’occupation et aux services rendus (repas, entretien du linge, ménage…), et sont éligibles aux aides sociales et fiscales.
Les points communs de ces structures sont la volonté de permettre aux personnes âgées de vivre au rythme de la cité, de bénéficier, mais aussi d’échanger des services, de faire entendre leur voix et de respecter leurs droits par l’élaboration et la gestion de leur lieu de résidence.
Ces expériences sont encore trop timides en France, alors qu’elles sont depuis longtemps adoptées dans certains pays tels que l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse ou le Canada.
Historiquement, en France, à côté de l’habitat social collectif et des EHPAD, ont été créés des logements-foyers pour personnes seules, ou en couple, autonomes. Aujourd’hui dénommées les résidences autonomie, elles offrent des services collectifs aux résidents locataires de leur appartement.
Plus récemment, les « résidences seniors services » privées louent ou vendent des appartements au prix du marché.
La CFDT Retraités, qui s’est positionnée pour un logement intermédiaire à son dernier congrès, intervient sur le plan national au « Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge », mais est aussi présente dans les CCAS (centre communal d’action sociale) et dans les CDCA (conseil départemental pour la citoyenneté et l’autonomie). Nous sommes aussi partenaire de l’association Villes Amies des Ainés et bien d’autres, comme la Fondation Abbé Pierre sur le logement.