Sous l’égide d’IndustriALL Europe et du syndicat slovaque Oz Kovo, qui nous accueillait sur ses terres à Bratislava les 16 et 17 avril derniers, une cinquantaine de militants issus des organisations syndicales nationales affiliées se sont réunis dans le cadre de la tenue du comité de politique de négociations collectives et de politique sociale. La FCE-CFDT, représentée par Mickael Gras, a répondu présente à cet événement.
Sous le prisme de la convergence des salaires, les participants ont pu avoir un aperçu de la situation économique et sociale en Europe, avec le cabinet d’expertise Syndex Roumanie. Bien que les différences entre les pays d’Europe de l’Est et de l’Ouest demeurent très grandes, l’idée générale de converger vers un salaire minimum européen semble petit à petit faire son chemin. La FCE-CFDT reste consciente que cette revendication prendra beaucoup de temps à être acceptée, ce qui retardera sa mise en œuvre.
Le monde syndical européen s’emploie, depuis déjà plusieurs années, à renforcer la voix des travailleurs au sein des entreprises. Avec son active campagne de communication, « Good Industrials Jobs », IndustriALL Europe met en avant l’impératif que doit respecter l’Union européenne, à savoir prendre conscience de l’importance de renforcer la démocratie participative et le dialogue social dans le monde professionnel, et particulièrement au plus près des salariés, au sein des entreprises. Pour la FCE-CFDT, cette démarche nécessitera à terme que l’ensemble des droits des travailleurs soit enfin respecté, tout en œuvrant à développer et à créer de nouveaux emplois de meilleure qualité. La FCE-CFDT pense qu’il serait juste et nécessaire que de nouvelles lois contraignantes soient promulguées au niveau du Parlement européen pour obliger les syndicats d’employeurs à élargir la base actuelle des droits fondamentaux des salariés. Au niveau européen, la campagne d’IndustriALL Europe concernant les « Bons emplois industriels – 5 victoires, 5 revendications » continue de faire la promotion d’un manifeste commun qui vise à inciter les travailleurs à porter leurs votes, lors de la tenue des élections européennes, sur des candidats qui soutiennent activement, favorisent et encouragent le maintien comme la création d’emplois industriels de qualité dans le respect des valeurs syndicales européennes que nous défendons.
Dans le contexte actuel des futures élections européennes où règne une profonde instabilité, avec notamment la montée en puissance plus que probable des partis d’extrême droite qui cherchent à accroître leur influence et leur représentativité au sein de la future composition du prochain Parlement européen, le constat est que ces partis politiques adoptent souvent un discours populiste et se présentent comme les garants de la défense des droits des travailleurs. Malheureusement, la FCE-CFDT sait qu’une fois au pouvoir leur priorité est de s’attaquer frontalement aux organisations syndicales et aux valeurs qu’elles défendent, tel le respect des droits fondamentaux des travailleurs, comme cela a pu déjà être récemment observé en Finlande. La stratégie syndicale d’IndustriALL Europe est donc de mettre en place un plan d’actions commun pour accompagner et aider l’ensemble de ses affiliés à lutter efficacement contre les idées d’extrême droite quel que soit le pays européen dans lequel elles se propagent.
Ces 2 journées de travail se sont conclues par une présentation du cabinet Syndex sur l’intelligence artificielle (IA), sujet qui a alimenté de nombreux débats entre les participants. Ces échanges ont conduit les affiliés européens d’IndustriALL Europe à aborder les risques de dérives et les conséquences sociales que ce nouvel outil, déjà largement utilisé par les employeurs, fait peser sur le quotidien des conditions de travail des salariés.
