Dans une branche où la chambre patronale est plutôt réticente au dialogue social, la détermination de la FCE a permis d’obtenir une avancée sur les salaires minima et la prime d’ancienneté.
Les discussions ont été animées au sein de la délégation FCE, à l’issue de la réunion paritaire d’avril dernier, avant que les militants se résignent à signer l’accord qui met un point final à la négociation engagée sept mois plus tôt. « Ce n’est pas brillant, mais c’est acceptable. Ca n’a pas été facile de négocier la revalorisation équitable de la grille des salaires minima de la branche avec une délégation patronale qui est vraiment à des lieues des exigences de la CFDT ». Le commentaire quelque peu désabusé et sévère des négociateurs FCE traduit sans détour la faiblesse, voire même le caractère surréaliste du dialogue au sein de la branche. Les responsables patronaux ont des œillères qui restreignent à la fois leur perception de la réalité des entreprises, et les conduisent à tenir les réunions paritaires d’une façon « folklorique », à des dates aléatoires et mouvantes sans aucun lien avec les négociations annuelles obligatoires (NAO) qui se déroulent dans les entreprises.
Le dernier accord a été signé en avril 2008 pour une application en juillet 2008. Aussi, lorsqu’en septembre 2009 la chambre patronale fait état de ses propositions en matière de salaires pour 2010, la FCE déclare le caractère inacceptable du projet. En effet, sur la base d’une formule de calcul aux multiples paramètres qui a fait son temps (elle date de près de vingt ans), la revalorisation proposée de ces différents paramètres revient à appliquer les plus fortes augmentations aux salaires les plus élevés. On est donc loin de la position de la CFDT qui veut lisser les augmentations sur l’ensemble de la grille ! La délégation patronale se referme sur ses propositions tandis que la CFDT reste ferme. Mais en avril les patrons changent d’attitude et acceptent de faire évoluer la prime d’ancienneté à compter du 1er juillet 2010. L’ancienneté sera ainsi décomptée par périodes de trois ans entre 3 ans et 12 ans, puis chaque année jusqu’à 15 ans. En 2011, sera créée la référence 11 ans, et en 2012 la référence 10 ans. Sur les salaires, les propositions sont plus cohérentes car tous les paramètres de la formule seront majorés de 1,5 %, plaçant le premier niveau (120) à 10 euros au dessus du Smic. « Pas brillant mais acceptable, il nous reste à en vérifier au cours des prochains mois l’application » a conclu l’équipe des négociateurs.