La dernière rencontre paritaire s’est mal passée. Dans une ambiance très conflictuelle, la délégation patronale de la navigation de plaisance est restée sourde aux demandes des organisations syndicales.
Le 24 février la Fédération des industries nautiques (FIN), a mis sur la table une nouvelle grille de classifications pour laquelle la délégation FCE-CFDT a proposé des amendements, en revendiquant l’obligation pour les entreprises de négocier la transposition de la grille. Refus de la délégation patronale qui a concédé seulement une information et consultation du Comité d’entreprise. Concrètement, cela signifie que le patron décidera seul ! Aussi, le salarié en désaccord avec son classement devra saisir la commission nationale de conciliation et d’interprétation prévue par la convention collective. Mais dans beaucoup de TPE/PME, les salariés hésiteront à le faire pour ne pas déplaire à leur employeur. La CFDT voulait un droit de recours pour le salarié dans l’entreprise ainsi qu’un même droit pour chaque organisation syndicale au niveau national.
En matière d’égalité professionnelle, la chambre patronale a proposé un accord qui n’est rien de plus que le rappel de la loi. La FCE-CFDT a demandé quel était l’intérêt d’un tel accord de branche. « On peut rappeler la loi » a répondu (humour volontaire ou involontaire) la FIN, qui n’a ouvert manifestement la négociation que pour la forme puisqu’il y a obligation légale de le faire tous les trois ans.
En ce qui concerne les salaires minima, la FCE-CFDT a revendiqué une augmentation de 3 % avec un talon de 50 euros au titre de la NAO 2011 et du rattrapage 2010. La FIN n’a fait aucune proposition. C’est totalement anormal puisque le précédent accord, signé en mars 2010, était basé sur une prévision d’inflation de 1,2 % et que l’année 2010 s’est soldée avec 1,8 %. Ultime provocation patronale : la FIN conditionne un éventuel accord à l’acceptation par les organisations syndicales d’aménagements en matière de CDD et de l’augmentation du contingent d’heures supplémentaires de 110 heures (accord RTT de 2000) à 220 heures. La FCE-CFDT est en désaccord avec cette logique de marchandage et a rappelé qu’il est urgent de revaloriser la grille des salaires qui est dépassée par le Smic.
Compte tenu de ce dialogue social difficile, la CFDT a proposé aux autres organisations syndicales une rencontre interfédérale. Elle aura lieu le 28 mars.