Aujourd’hui, l’euthanasie et le suicide assisté sont interdits en France alors qu’ils sont légalisés en Belgique, Canada, Colombie, Suisse, Pays-Bas, Luxembourg et dans certains Etats étasuniens. Ces usages consistent à l’utilisation de procédés pour permettre de hâter ou de provoquer la mort de malades atteints de maladies incurables et souhaitant mourir. La différence réside dans la manière d’administrer le produit létal, dans le premier cas il s’agit de demander à un médecin d’administrer au patient le produit, dans le second, le médecin met à disposition le produit et le patient se l’administre.
Le chemin législatif parcouru pour un droit à une fin de vie digne et apaisée est récent et laborieux. La loi de 1999, ou loi dite Kouchner garantissait l’accès aux soins palliatifs, celle de 2002 consacrait le droit à l’information sur son état de santé et l’obligation qu’aucun acte médical ni aucun traitement ne soit « pratiqué sans le consentement libre et éclairé du patient » et celle de 2005, la loi « Leonetti » faisait naître le principe du refus de l’obstination déraisonnable et confirmait le droit du refus de tout traitement. Mais il faudra attendre 2016 et la loi « Claeys-Leonetti » pour autoriser le recours à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, à la demande du malade.
Au 21e siècle, choisir sa fin de vie est une question essentielle pour un très grand nombre de nos concitoyens. Ce débat sur l’euthanasie traverse et secoue régulièrement notre société française. Il avance peu sous le poids des conservatismes et du manque de courage politique. Pour preuve, le 8 avril 2021, la proposition de loi « donnant et garantissant le droit à une fin de vie libre et choisie » a été rejetée par manque de temps et suite au dépôt par quelques députés de plus de 3000 amendements.
Lors du Congrès de Rennes en 2018, la CFDT s’est prononcée pour que la loi évolue et qu’elle permette dans tous les cas, le respect de la volonté des personnes en fin de vie, en particulier lorsque ce souhait s’est exprimé de façon anticipée. Pour la CFDT, il s’agit donc d’une opportunité manquée et il est regrettable que les conditions du débat n’aient pas été réunies sur un sujet aussi grave.
Pour la FCE-CFDT, l’euthanasie doit être très encadrée et ne concerner que les personnes atteintes d’une affection grave et incurable. Assurer une fin de vie dans le respect et la dignité est un défi sociétal. Ce n’est pas uniquement une question médicale mais bien une question éthique et citoyenne parce que chacune et chacun de nous peut y être confronté un jour.