L’été 2017 aura été riche sur le plan législatif. Outre l’adoption de la loi d’habilitation portant réforme du code du Travail, le gouvernement aura aussi choisi la trêve estivale pour légiférer sur la moralisation de la vie publique. Mis en œuvre par la nouvelle équipe présidentielle, le dossier prend toutefois sa source dans la campagne de moralisation lancée par l’ancien président, François Hollande, en 2013 suite à l’affaire Cahuzac. La phobie administrative d’un certain élu et une campagne présidentielle 2017 entachée de nouvelles affaires donnent tout son sens à la nécessité de moraliser la vie publique.
Cette nouvelle législation encadre certaines pratiques des élus. Elle recouvre différentes mesures : mise en place d’un système de remboursement de frais sur facture, suppression de la réserve parlementaire, vue comme une source de dérives clientélistes, vérification de la situation fiscale des parlementaires en début de mandats…
Elle vise à redonner confiance aux citoyens face à un monde politique considéré par certains comme privilégié, avec des élus qui profiteraient de leur statut voire seraient frappés d’impunité. Cette loi a engendré 50 heures de débats dans le courant de l’été et quelques 800 amendements. L’interdiction des emplois familiaux a notamment été sujet à controverse, car considérée par certains parlementaires comme source de discrimination.
En tant qu’acteur de la vie publique, les organisations syndicales sont aussi concernées par cette moralisation, en raison du manque de transparence financière dont elles sont régulièrement accusées. C’est pourquoi dès 2008, elles ont dû certifier et publier leurs comptes. Comme à son habitude, la CFDT avait anticipé ces exigences, deux ans auparavant, en étant la première organisation à faire preuve de transparence. En 2014, cette transparence a été renforcée par la création d’un fonds du financement du paritarisme.
La moralisation des milieux politiques et syndicaux est nécessaire. Nos élus politiques doivent faire preuve d’exemplarité auprès des citoyens qu’ils représentent. Il en est de même pour les élus et militants que nous sommes auprès des salariés qui nous font confiance.
Cette moralisation ne doit cependant pas cacher l’enjeu majeur qui doit guider l’action des uns et des autres, celui de remobiliser le citoyen autour d’un projet de société et remobiliser le salarié autour d’un projet syndical. C’est le sens que la FCE-CFDT donne à son action au quotidien.
C’est pourquoi nous revendiquons le caractère d’utilité sociale et sociétale de notre engagement.