En application de la loi du 30 décembre 2006 relative à l’actionnariat salarié, les directions d’EDF et de Gaz de France ont initié en mai dernier des négociations sur l’attribution gratuite d’actions (Aga) aux salariés. Ces négociations viennent d’aboutir à la signature, début juin, par la FCE-CFDT de deux accords portant sur les modalités d’attribution.
Avant d’entamer les négociations, la FCE s’était posée trois questions. L’Aga ne se fait-elle pas au détriment d’une revalorisation des salaires ? Peut-on être salarié et actionnaire ? L’Aga est-elle équitable ?
En réponse à sa première interrogation, les accords salariaux signés dans les deux groupes ne laissant que peu d’espace aux augmentations salariales, il est évident qu’il n’y a aucun lien entre l’Aga et les politiques salariales. En l’absence d’Aga, les salaires n’auraient pas été plus revalorisés. A la demande de la CFDT, l’accord signé chez Gaz de France réaffirme d’ailleurs clairement que l’Aga ne saurait constituer un élément de rémunération.
En réponse à sa deuxième interrogation, l’histoire récente montre qu’en cas d’OPA, l’actionnariat peut jouer un rôle et préserver l’intérêt du salarié face aux appétits des raiders (Société générale, Elf, etc.). En effet, les quelques pour cent que possèdent les salariés peuvent faire basculer certaines décisions en assemblée générale des actionnaires. Après cette Aga, les salariés possèderont de l’ordre de 16 % du capital ouvert d’EDF, et 12 % à Gaz de France.
En réponse à sa dernière interrogation, la CFDT, en pesant dans la négociation, a obtenu à EDF un plancher et un plafond du nombre d’actions attribuées à chaque salarié. Quant à Gaz de France, l’attribution sera uniforme. Ainsi, les salariés se verront attribuer en moyenne 20 actions à EDF, et 30 à Gaz de France. Enfin ces Aga concernant l’ensemble des salariés des deux groupes, la CFDT, tout au long de la négociation, a eu à cœur de défendre l’intérêt des salariés étrangers. Lors de l’ouverture du capital des deux entreprises, le niveau des salaires dans des pays tels que la Roumanie ou le Mexique, n’avait pas permis à l’employé le plus modeste de souscrire à l’offre réservée aux salariés. L’Aga lui permet aujourd’hui d’être un salarié actionnaire au même titre que le salarié français, et de se constituer ainsi une épargne significative au regard de son niveau de vie.