Le 10 mars dernier, les salariés du secteur privé comme du secteur public n’ont pas hésité à se mobiliser massivement pour défendre l’emploi, le pouvoir d’achat et les 35 heures. Rien qu’à Paris, ils étaient plus de 100 000. Tous étaient venus dire au gouvernement et au patronat qu’il était temps d’ouvrir des négociations sur l’emploi et les salaires. Tous, dans les rangs, déterminés aussi pour dire haut et fort leur refus de toute remise en cause de la réduction du temps de travail.

Cette démonstration de force dans tout le pays devrait amener le gouvernement à revoir sa formule démagogique : pour gagner plus, faire des heures supplémentaires. Formule d’autant plus discriminatoire, qu’elle concernerait de toute évidence davantage les salariés des grands groupes que ceux des petites entreprises. Déjà essayée par le passé, elle est surtout en complète contradiction avec une politique de l’emploi offensive, au moment où le taux de chômage atteint en France les 10 %.

Cette montée du chômage traverse tous les pays d’Europe. C’est pourquoi un rassemblement était aussi organisé le 19 mars à Bruxelles, sous l’égide de la Confédération européenne des syndicats, pour revendiquer une Europe sociale avec l’emploi au cœur des préoccupations des gouvernements des 25 pays de l’Union. Ce rassemblement aura prolongé la mobilisation réussie du 10 mars.