C’est le 4 décembre 2000, que l’Assemblée Générale des Nations Unies a décidé la proclamation du 18 décembre comme Journée internationale des migrants. Elle invite « les Etats membres, ainsi que les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales, à marquer la Journée internationales des migrants, notamment en diffusant des informations sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales des migrants, en procédant à des échanges de données d’expériences et en prévoyant des mesures propres à assurer la protection de migrants ».
L’immigration internationale, n’est pas un phénomène nouveau, mais elle revêt un caractère particulier en cette période de crise européenne, face à l’afflux de réfugiés et rend difficile d’en évoquer sereinement les enjeux. Il convient tout de même de rappeler qu’en 2013, si le nombre de migrants a atteint les 232 millions dans le monde, cela ne représente qu’à peine plus de 3% de la population mondiale. La France, contrairement à ce qu’affirme le Front National, n’est pas une terre d’immigration majeure. Elle se situe même au cinquième rang européen avec 6,4% d’étrangers.
Un bon nombre de migrants parviennent à se déplacer, à vivre et travailler en toute sécurité et dans la dignité. D’autres, contraints par la pauvreté, la violation des droits de l’homme, la guerre, la recherche d’un travail décent et d’une vie décente, n’ont comme solution que de se rabattre, au péril de leur vie, sur des mafias organisées pour fuir leur pays, en quête d’un hypothétique Eldorado.
Il ne serait pas responsable de nier ou de minimiser les problèmes que pose la crise migratoire actuelle, mais il est impératif d’y apporter des solutions. L’Europe connait une situation singulière avec l’espace Schengen, les frontières internes entre les pays étant abolies. Sa politique migratoire reste embryonnaire, même s’il ne faut pas nier les avancées comme l’adoption du régime d’asile européen commun en 2012 ou l’agenda européen en matière de migration de mai 2015.
Mais au moment où des murs se dressent et où l’espace Schengen commence à être remis en cause, il y a un besoin urgent d’une politique migratoire européenne globale. L’Europe a besoin de plus de solidarité pour ne pas laisser le premier pays d’accueil gérer seul la prise en charge des migrants, pour une coopération judiciaire renforcée pour lutter contre les réseaux criminels de passeurs…
Le 18 décembre 2015 doit être l’occasion de faire entendre une autre voix, celle de responsabilité et de la solidarité !