Après le choc de l’annonce de la fermeture, le 10 octobre 2019, le temps de la négociation est venu. Dans un climat au départ compliqué, avec une surenchère de certains vis-à-vis des salariés, une intersyndicale a réussi à se retrouver sur un objectif commun : s’assurer que chaque salarié de La Roche-sur-Yon puisse se projeter dans un nouvel avenir professionnel en interne ou en externe. Les salariés ont validé ce principe malgré l’obstruction d’une OS. Aujourd’hui, nous pouvons dire que la CFDT a eu raison de faire cette proposition, car près de 93% des salariés ont accepté les mesures d’accompagnement proposées. Au cours des négociations, nous avons obtenu pour le reclassement interne une prime de 40000 euros, plus des compensations pour le déménagement représentant plus de 10000 euros, et diverses autres mesures. Pour le reclassement externe, en plus de la prime de licenciement conventionnelle du Caoutchouc, une supra de 40000 euros, plus 2 à 8 mois de salaires selon l’âge du salarié, et 500 euros par année d’ancienneté, à cela s’ajoute de 10000 euros à 25000 euros pour tous les salariés ayant déjà subi un ou plusieurs PSE chez Michelin. En plus de ces mesures financières, il y a aussi des mesures d’accompagnement, comme la formation et le suivi du conjoint qui vont être mises en œuvre dès le mois de mars. Les salariés partant à la retraite à taux plein fin 2026 bénéficieront d’une pré-retraite, avec 1/3 de temps de travail et 2/3 de temps sans activité payé à 75%.
En parallèle, le CSEC va continuer à contester cette fermeture qui n’a pas de sens économique, car le site de La Roche-sur-Yon était rentable, mais pas assez selon la direction de Michelin.
Le dialogue social s’est révélé encore une fois efficace, et a permis, dans un contexte de crise, de trouver une compensation acceptable pour la quasi-totalité des salariés, même s’il restera toujours pour chaque salarié de La Roche-sur-Yon un sentiment de trahison bien
compréhensible.