Depuis le 31 mars 2011, Mayotte est le 101ème département français. C’est ce que le Magazine fédéral annonçait en mars 2010 en titrant « un grand chantier en perspective ». Voilà plus d’un mois que l’archipel connaît une situation sociale et économique à la limite du chaos, victime du même mal récurrent qui ronge les autres départements d’outre-mer : la vie chère. La CFDT, avec le cabinet Syndex, a identifié à la Réunion et en Martinique, une partie des origines de ce mal. Les départements d’outre-mer sont des lieux complexes où les équilibres sont fragiles. Les événements passés, notamment aux Antilles ont laissé des traces dans les mémoires.
A Mayotte, le gouvernement doit s’attacher à mettre en place une politique économique et sociale conforme aux attendus de la république. On ne peut imaginer que la seule solution aux difficultés consiste à mettre la population dans la rue afin de revendiquer, au prix de la douleur et de la mort, une amélioration du pouvoir d’achat !
Le passé doit nous inspirer pour reproduire ce qui est efficace et juste et rejeter ce qui engendre les échecs et les larmes. Le patronat local doit se mettre à la table des négociations. De son côté, la CFDT porte un regard aiguisé sur le rapport de forces. « Il ne suffit pas d’inciter les travailleurs à cesser le travail et à descendre dans la rue, encore faut-il savoir pourquoi ils y vont et quels sont les objectifs atteignables envisagés. »
Ce que l’on peut craindre, c’est que ce conflit ait été plus ou moins initié par des responsables politiques et syndicaux externes à l’archipel. Si c’est une réalité, cela est gravissime et ce qui se passe doit réveiller les consciences. Sur place, la Cisma CFDT (centrale interprofessionnelle des syndicats de Mayotte), s’attache à « gérer » la situation, lançant des appels au calme, soutenant les familles en grande difficulté tout en maintenant un lien avec les responsables politiques et patronaux.