Plus d’Europe pour un plein emploi de qualité, pour étendre les droits des salariés partout, pour plus de démocratie, pour maîtriser la mondialisation, voilà bien tous les enjeux.
Gare de Bruxelles, midi 16 h 30, quatre jeunes Bruxelloises rencontrent un groupe de militants FCE. – « Vous êtes en grève? » – « Non, nous revenons de la manifestation de la CES pour une Europe sociale et solidaire » – « Ah, alors vous agissez pour nous! ». Elles avaient raison. Cette Euromanifestation, à la veille du Conseil européen à Laeken consacré à l’avenir de l’Europe et de ses institutions, réclamait une Europe plus forte en matière sociale et économique. Elle regroupait près de 80 000 personnes, représentant toutes les confédérations des pays de l’Union et de ceux des pays candidats qui ont répondu à l’appel de la CES (Confédération européenne des syndicats).
La CFDT a contribué, avec ses 7 000 participants, à cette réussite.
« Nous voulons une Europ’ solidaire la justice sur tous les coins d’la terre ». En effet, l’Europe doit promouvoir un modèle social qui conjugue développement économique et progrès pour tous et contribuer ainsi à la maîtrise de la mondialisation. Elle doit en particulier relancer un dispositif d’aide structurelle qui facilitera l’intégration des pays d’Europe centrale et orientale (Peco), comme jadis le furent les pays du sud de l’Europe.
La CFDT, avec la CES, revendique l’intégration de la Charte des droits fondamentaux dans le Traité de l’Union. Elle veut développer et étendre les droits des salariés, y compris ceux des PME/TPE, à tous les pays. Face aux restructurations, il faut renforcer l’information, la consultation des salariés, les droits des comités d’entreprise européens.
L’euro a permis de supprimer la concurrence monétaire déloyale entre pays européens. L’Europe a aujourd’hui besoin d’un « gouvernement économique », pour coordonner les politiques de chaque pays, mettre fin à la concurrence fiscale, source de dumping et aller vers le plein emploi pour garantir un emploi de qualité à chacun.
Enfin, l’Europe doit gagner en démocratie. Elle doit aussi reconnaître toute sa place à la négociation entre partenaires sociaux, pilier de la démocratie sociale.