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Lyondell Basell Industrie, de l’international au local

Pour adapter l’offre à la demande, Shell décide en 2007 de vendre ses raffineries françaises....


Pour adapter l’offre à la demande, Shell décide en 2007 de vendre ses raffineries françaises. Reichstadt (Alsace) et Petit Couronne (Normandie) sont vendues à Pétroplus, jeune opérateur sur le marché européen. L’établissement de Berre, berceau de la compagnie, est lui vendu à Basell (fusion des activités chimiques de BASF et Shell).

En 2005, Basell est vendu à la société d’investissement Access Industries, propriété de Len Blavatnik, oligarque russo-américain. En 2007 Basell achète Lyondell. Pour se faire, Len Blavatnik a recours à la méthode du LBO, (100 % par l’endettement). Il crée ainsi le troisième groupe chimique mondial. Le groupe produit dans dix-neuf pays répartis dans le monde, ses spécialités étant diffusées dans cent vingt états. Lyondellbasell (LBI) fabrique des produits à base de naphta, sous-produit du raffinage, qui entre dans la fabrication de différents plastiques à destination de l’automobile, de la production d’emballages ainsi que des composants électroniques.

Avec la crise, ce coup de poker financier s’est révélé perdant. En janvier 2009, LyondellBasell qui n’a que des dettes et aucuns fonds propres, est balayé par la crise financière, qui est suivie d’une baisse de consommation généralisée.

Pour essayer de « sauver les meubles », Len Blavatnik décide d’utiliser la procédure américaine dite « Chapitre 11 », proche de notre procédure de règlement judiciaire. Cette procédure lui laisse les mains libres pour agir à sa guise avec son entreprise. Lyondellbasell est une société rentable, mais elle ne peut assumer 26 milliards de dollars de dettes. Aussi, un plan de restructurations est élaboré en concertation avec les créanciers et les banques. Ce plan envisage des cessions d’activités, totales ou partielles, des fusions, et des émissions de titres. D’ores et déjà, aux Etats-Unis, un vapocraqueur a été arrêté provoquant le licenciement de deux cent-vingt salariés.

Ce plan se résume en un slogan : « 3M : Moins Mais Mieux » soit 15 % de moins en effectifs, 15 % en sous-traitance, et 15 % de moins de frais fixes.

Au plan local, LyondellBasell, avec 2 000 salariés, est le troisième employeur en région Provence Alpes-Côte d’azur.

En février 2009, Lyondell Basell publie un communiqué de presse : deux usines produisant des polyéthylènes tourneront au ralenti : l’une se trouve à Carrington (Grande Bretagne), l’autre est l’usine de Fos-sur–Mer dite La Feuillane.

Pour La Feuillane, ce sont deux mois d’arrêt, 83 personnes sont concernées avec la prise de congés ou de RTT ou de formation.

Chez Caban, 360 salariés font face à une restructuration planifiée jusqu’en 2012, avec entre 40 et 70 suppressions de postes ; des primes sont également supprimées, aucunes augmentations de salaires mais à la place cinq jours de congés.

L’organisation du travail étant devenue bancale, voire dangereuse, les organisations syndicales ont alerté les pouvoirs publics qui n’ont pas réagit. Les interventions médiatiques de « C dans l’air » et dans la presse locale n’ont pas encore porté leurs fruits.

Côté Berre, pour 1 500 salariés, 800 sous-traitants, l’avenir est aussi incertain que pour les deux autres sites de la région. Près de 250 personnes seraient concernées par les suppressions de postes, avec la fermeture de deux unités.

Avec déjà un Plan de Sauvegarde de l’Emploi en cours à échéance du 31 décembre 2009, l’inquiétude des salariés grandit.

La CFDT ne reste pas les bras croisés. Le syndicat Chimie Energie Provence Corse, et le cabinet Syndex, se sont rapidement mobilisés avec les salariés. Syndex connaît bien les entreprises concernées et le bassin d’emploi. En 2007, le cabinet d’expertises a produit une étude sur « L’avenir de la pétrochimie en PACA » pour le Conseil régional et la CFDT. L’Union régionale interprofessionnelle (URI) et l’Union départementale (UD) ont accompagné les équipes pour construire un plan d’action.

Face à la situation, la CFDT a déclenché un droit d’alerte dans les trois entreprises. En parallèle, le commissaire aux comptes a fait de même pour 13 des 16 sociétés LBI installées en France. A ce jour, les tribunaux américains ont décidé de dissocier LBI Amérique du nord du reste du monde, les liquidités françaises entre autre, n’iront plus payer les dettes du LBO. En Europe, les différents tribunaux n’ont pas encore rendu leurs conclusions sur la viabilité des établissements français.

Quel avenir pour la pétrochimie ? Que vont faire les autorités pour préserver la pétrochimie européenne ?

Le Moyen-Orient renforce ses capacités de production, profitant de sa proximité géographique avec les matières premières. D’ici 2012, leur capacité de production sera multipliée par trois. Se posera alors la question de l’écoulement des produits vers l’Asie et la Chine ou l’Europe.

L’industrie chimique européenne, devra repenser son organisation et adapter ses productions. Dans ce cadre, il faut réfléchir dès maintenant à mettre en place une Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) sur le bassin d’emploi.

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