Depuis plusieurs mois, derrière la Covid-19 se cache une autre crise, invisible, silencieuse malgré les cris, celle des violences et de la maltraitance à l’égard des enfants et des adolescents. Selon l’ONU, en 2020 alors qu’un tiers de la population mondiale était confinée, on estimait à plus d’un milliard et demi le nombre d’enfants déscolarisés dans le monde. Les confinements successifs, les restrictions de déplacements, la baisse importante ou la perte de revenus, l’isolement, la promiscuité et des niveaux très élevés de stress, voire d’angoisse sont des facteurs de risques importants pour les enfants de violences physiques, psychologiques et sexuelles. Nos sociétés occidentales ne font pas exception à cette réalité.
Aujourd’hui, l’éducation en distanciel est devenue primordiale pour assurer la continuité des enseignements, des apprentissages, des activités récréatives ainsi que la poursuite de l’accompagnement par le personnel éducatif. Cette dématérialisation nécessaire des cursus de formation expose davantage les enfants et/ou adolescents au cyberharcèlement, aux comportements à risque en ligne et à l’exploitation sexuelle. En effet, ils ne sont plus dans leur environnement éducatif (camarades, enseignants, travailleurs sociaux…) avec des espaces sécurisés et des services proposés par l’école. Les enfants réfugiés, handicapés, vivant seuls, dans la rue, dans des bidonvilles ou dans des zones de conflits armés sont les plus vulnérables. Pour un très grand nombre d’enfants, la pression économique croissante liée à la crise sanitaire les exposent au travail, au mariage forcés et à la traite des enfants.
Contre ce fléau, nous devons agir ensemble et à tous les niveaux, international et national, avec la mise en place de plans de prévention et de lutte contre la covid-19 intégrant des mesures liées à l’âge et au genre.
Pour la FCE-CFDT, les services et les travailleurs de la protection de l’enfance doivent être considérés comme essentiels et dotés de moyens conséquents pour assurer leur rôle. Nous pouvons aussi agir syndicalement en interpellant les entreprises sur leur responsabilité sociale et sociétale, en négociant des accords pour éviter le recours au travail forcé des enfants.
Enfin, nous avons à titre individuel, un rôle à jouer si nous sommes témoin ou préoccupé par une situation à risque pour un enfant (famille proche, élargie, voisins, communautés…). Composez le 119, le Service National d’Accueil pour l’Enfance en Danger (SNATED), numéro disponible 24h/24, 7j/7, appel gratuit et transparent sur le relevé téléphonique.