Depuis maintenant plusieurs décennies, les choix stratégiques et la financiarisation des entreprises les ont conduites en particulier à une importante mutation organisationnelle. Elles passent d’un système vertical dit « intégré » à un éclatement de leurs structures désormais organisées en réseaux. La crise économique subie depuis 2008 accentue les difficultés de bon nombre d’entreprises, conduisant à une détérioration de la situation des travailleurs.
Cela s’est traduit par de nombreuses restructurations successives, avec des pertes d’emplois massives, en particulier dans l’industrie et dans nos champs professionnels. Une autre conséquence majeure est le recours à des entreprises sous-traitantes et le développement de l’externalisation des tâches. Les contraintes financières imposées par les donneurs d’ordre se traduisent souvent par une dégradation des conditions sociales et des
statuts des salariés.
Ainsi, de nouvelles organisations du travail sont mises en place avec pour objectif d’améliorer la productivité des services et des entreprises, à l’exemple du Lean Management. Elles ont un impact négatif fort sur les conditions de travail de l’ensemble des salariés, des opérateurs aux encadrants.
Ces questions d’organisation du travail sont trop souvent du ressort des seules directions d’entreprises qui se refusent à ouvrir des chantiers de réflexions et encore moins de négociations sur ces sujets. Ce sont pourtant bien ceux qui sont directement concernés, les salariés, qui connaissent les problèmes posés et sont à même de proposer des solutions pour améliorer leurs conditions de travail et contribuer à améliorer les résultats de leur entreprise.
La FCE-CFDT a fait de la prise en charge de ces questions une priorité revendicative. Plusieurs études, une session de recherche ont été menées en coopération avec des experts, en s’appuyant sur les expériences concrètes de sections syndicales d’entreprises, pour étayer ces réflexions sur les « questions du travail ».
Il faut maintenant passer à une phase plus opérationnelle. Epauler les équipes syndicales pour mieux prendre en charge ces questions. Redonner la parole aux salariés sur ce qu’ils vivent tous les jours dans leur entreprise. Travailler avec eux sur les réponses à apporter à leurs problèmes quotidiens dans le travail.
C’est un des chantiers revendicatifs proposés aux syndicats, dans la résolution d’orientations, qui sera débattue lors du prochain congrès fédéral à Marseille en avril 2012.