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L’IG BCE et la Fia-UGT : deux voix autour du Traité constitutionnel européen

Au moment où le débat sur le Traité constitutionnel européen traverse tous les pays d‘Europe, la FCE-CFDT donne la parole à deux de ses fédérations partenaires affiliées à l‘Emcef, notre fédération européenne commune.

Au moment où le débat sur le Traité constitutionnel européen traverse tous les pays d‘Europe, la FCE-CFDT donne la parole à deux de ses fédérations partenaires
affiliées à l‘Emcef, notre fédération européenne commune.

CFDT Magazine Chimie Énergie : Hubertus, tu es président de la fédération allemande IG BCE. Toi, Francisca, secrétaire générale de la fédération espagnole Fia-UGT. Que signifie pour chacun de vous le Traité constitutionnel européen qui est soumis à la ratification des pays membres de l’Union européenne ?

Hubertus Schmoldt : Le nouveau Traité constitutionnel est un grand pas en avant pour l’Europe. Avec ses dispositifs portant sur la réforme des institutions, le renforcement du Parlement et permettant davantage de transparence dans les décisions politiques, il renforcera l’orientation vers le citoyen et permettra à l’Union européenne d’assurer et de développer sa capacité d’agir dans l’Europe élargie.

Francisca Sánchez Chinarro : Oui, la Constitution européenne est un pas en avant supplémentaire pour la construction d’une Europe plus forte et plus équilibrée. Ce traité est un nouveau socle qui, lorsqu’il sera en vigueur, créera les conditions nécessaires à l’Europe pour affronter les principaux défis qui lui sont posés. L’Union pourra mener une politique économique qui lui permettra d’affronter la globalisation et contribuer ainsi à un nouvel ordre mondial plus juste et plus démocratique et tenant davantage compte des aspirations et des besoins des citoyens.

CFDT Mag : En quoi le traité renforce-t-il selon vous la situation de l’Europe dans le monde d’une part, et dans la vie des citoyens d’autre part ?

H. S. : Le Traité constitutionnel est un signe fort pour la poursuite du processus d’intégration des États et des peuples d’Europe. Il constitue la base permettant d’affronter ensemble la concurrence de la mondialisation. Par son engagement en faveur d’une économie de marché sociale et de l’ancrage des droits fondamentaux sociaux au même titre que les droits de liberté et d’égalité, il présente un modèle valable également pour d’autres régions du monde.

F. S. C. : Le traité donne les moyens à l’Union européenne d’être plus efficace d’un point de vue économique, mais aussi d’un point de vue social grâce à une gouvernance unique et une place plus importante laissée à l’expression citoyenne. Ces perspectives permettront de construire des contre-pouvoirs face à l’approche néo-libérale d’autres continents en affirmant notre modèle social dans le monde.
Le texte proposé réaffirme la volonté des pays de construire une voie progressiste européenne basée sur des valeurs et des objectifs.

CFDT Mag. : Quels objectifs, Francisca ?

F. S. C. : En premier lieu, le traité rappelle que l’Europe est un espace de paix. Ensuite, il précise les conditions incontournables pour en faire partie comme la liberté démocratique et d’expression, les droits de l’Homme, l’égalité entre les hommes et les femmes, la justice, la solidarité, l’économie sociale de marché, le plein emploi, le développement durable, le respect de l’environnement, la non-discrimination et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Tous ces thèmes sont précisés dans ce texte, c’est nouveau et important. Ils mériteraient un développement, mais il me faudrait plus de temps…

CFDT Mag. : Pour vous, donc, ce texte est formidable. Mais on ne voit pas très bien l’implication possible des citoyens de vos pays respectifs si ce traité se mettait en place ?

H. S. : Au-delà de la profession de foi générale en faveur du principe de l’État social, le Traité constitutionnel apporte une garantie très concrète pour les acquis qui intéressent les organisations syndicales et les salariés. Notamment l’engagement pour le plein emploi, des conditions de travail équitables et décentes, la protection contre les licenciements injustifiés, le droit à la sécurité sociale, la protection de la santé, de l’environnement et des consommateurs.

F. S. C. : Je ne voudrais pas, moi, qu’il y ait ambiguïté. Ce texte n’est pas parfait, même s’il reprend des revendications que les syndicats avaient posées avec la Confédération européenne des syndicats. Ce texte ne reste qu’une étape vers une Europe sociale. Il y a de nombreux points à obtenir encore et à améliorer. Mais il faut intégrer le temps.

Ce texte trace une nouvelle voie, meilleure que celle qui existait, mais ce n’est pas encore la perfection, loin de là. Le citoyen européen aura la possibilité de s’exprimer d’une seule voix. Il aura même la possibilité de se mobiliser pour clarifier les zones d’ombres dans les textes communautaires et rééquilibrer le social face à des réalités économiques ou fiscales trop excessives. Ce traité ouvre la porte à l’expression de réalités transnationales. A nous, citoyens, de profiter des opportunités pour renforcer le social afin d’aller de l’avant.

CFDT Mag. : Quel message souhaiteriez-vous tous deux faire passer à nos lecteurs français ?

H. S. : Le Traité constitutionnel est un bon compromis. Il nous donne toutes les chances de poursuivre nos efforts pour construire une Europe sociale et faire évoluer les droits des travailleurs. C’est cet aspect que nous devons garder en tête au cours du débat sur la ratification. Ne tombons pas dans le piège tendu par les populistes et autres sectaires qui veulent faire l’amalgame entre Traité constitutionnel et d’autres thèmes de tout autre nature.

F. S. C. : Soutenir le Traité constitutionnel européen, c’est faire le choix de la paix, faire preuve de responsabilité pour préserver le collectif face à la tentation individualiste. C’est aussi participer à une Europe plus sociale et plus juste. C’est enfin décider d’être acteur en participant à la construction d’un avenir commun pour les générations futures.

– L’IG BCE est un jeune syndicat, mais profondément enraciné en Allemagne. Au début des années 90, les syndicats professionnels de l’industrie minière et de l’énergie (IG BE) décidaient de joindre leurs forces à celles du syndicat de la céramique, du papier et de la chimie (IG CPK) et du syndicat du cuir (GL). En 1997, l’IG BCE naissait de cette fusion.

Avec près de 900 000 membres, l’IG BCE est le troisième plus grand syndicat au sein de la Confédération DGB. Il représente les travailleurs issus des secteurs des mines, de la chimie, de l’énergie, du pétrole, du gaz, du verre, du caoutchouc, de la céramique, du cuir, du papier, du plastique ainsi que ceux de l’industrie de l’eau, des utilities et des industries des matériaux non métalliques.

L’IG BCE attache une importance primordiale à la démocratie en Allemagne et soutient les intérêts économiques et sociaux des ouvriers sur la base de la co-détermination et de la co-responsabilité. Ses principaux axes politiques concernent la justice sociale, l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes et la protection de l’environnement. Et ce, indépendamment de toute appartenance à un parti politique.

Au niveau européen, l’IG BCE est membre de l’Emcef, fédération européenne des travailleurs de l’énergie, de la chimie et des mines. L’IG BCE a en outre signé des accords bilatéraux de coopération avec le syndicat britannique GMB et la FCE-CFDT. Au niveau international, l’IG BCE est aussi membre de l’Icem, fédération internationale des syndicats de travailleurs des mines, de l’énergie, de la chimie et des industries diverses.

Le président de l’IG BCE est Hubertus Schmoldt, élu aussi président de l’Emcef en 2000.

Retrouvez l’IG BCE sur Internet à l’adresse suivante : http://www.igbce.de

– La Fédération des industries connexes (Fia) est une des fédérations syndicales de l’Union générale des travailleurs, l’UGT.

L’UGT est la confédération syndicale espagnole à la plus grande tradition historique, puisqu’elle a été fondée en 1888. Organisation démocratique et indépendante de travailleurs, son but est de défendre et d’améliorer les intérêts économiques, professionnels, sociaux et culturels des travailleurs.

Le cadre d’activité spécifique de la Fia-UGT est la défense des intérêts des travailleurs des secteurs industriels de l’énergie, des mines, du textile, de la peau et de la chimie.

Au niveau européen, la Fia-UGT est membre de l’Emcef, fédération européenne des travailleurs de l’énergie, de la chimie et des mines. La Fia-UGT a en outre signé un accord trilatéral de coopération avec la Femca-CISL italienne et la FCE-CFDT.

Au niveau international, la Fia-UGT est aussi membre de l’Icem, fédération internationale des syndicats de travailleurs des mines, de l’énergie, de la chimie et des industries diverses.

La secrétaire générale de la Fia-UGT est Francisca Sánchez Chinarro.

Retrouvez la Fia-UGT sur Internet à l’adresse suivante : http://fia.ugt.org

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