L’horreur s’est encore produite, encore une fois, une fois de trop, insoutenable, incompréhensible, intolérable ! Un professeur de collège, Samuel Paty, sauvagement assassiné par un terroriste islamique parce qu’il avait débattu dans sa classe, avec ses élèves, de la liberté d’expression et des caricatures de Charlie Hebdo. Une fois encore l’obscurantisme religieux a frappé un homme parce qu’il enseignait une des libertés fondamentales de notre démocratie.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, reprise dans la constitution de la Ve République française affirme que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi » et pose également que : « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement , sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ». La CFDT affirme elle aussi dans le préambule de ses Statuts, « qu’à chacun doit être garanti le plein exercice de la liberté de conscience, d’opinion et d’expression ».
Si la France a adopté ces principes fondamentaux de libertés et de laïcité, comme la plupart des pays occidentaux, il n’en va pas de même partout à travers le monde. Dans de nombreux pays encore aujourd’hui, expression est synonyme de répression, liberté synonyme d’emprisonnement et de sévices.
Mais cette liberté d’expression française chère à nos yeux, a aussi ses règles et ses limites. On doit légitimement s’interroger par exemple, sur ces messages que l’on voit fleurir sur les réseaux sociaux, les insultes, les diffamations, les appels à la haine et au crime. Tout cela n’a d’autre dessein que de mettre à mal notre démocratie et doit à ce titre être combattu. Les solutions sont, il est vrai, difficiles à trouver et à mettre en œuvre, mais à laisser cette situation s’installer, nous risquons de voir demain notre chère liberté d’expression disparaître, du fait de notre incapacité à la protéger, à en définir un « encadrement » répondant à nos règles démocratiques.
Pour la FCE-CFDT, notre liberté d’expression est indispensable à notre démocratie. Elle permet aussi le débat et la contradiction nécessaire dans une société comme la nôtre.
Elle doit contribuer à éveiller les consciences, à éclairer et à combattre toutes formes de fanatisme. Alors pour toutes les victimes du terrorisme et de l’obscurantisme religieux partout dans le monde, ne lâchons rien !