Le débat sur l’évolution des retraites en France a occupé la première place de l’actualité. Mais quelles ont été les évolutions récentes dans les autres pays d’Europe ?
Dans la plupart des pays européens, l’âge de départ à la retraite est supérieur à 60 ans, souvent proche de 65 ans, et la durée de cotisation supérieure ou égale à 40 ans.
L’âge moyen de cessation d’activité en France est un des plus bas d’Europe : 57 ans en Belgique, 58,1 ans en France, 59,4 ans en Italie, 60,6 ans en Espagne, 60,7 ans en Allemagne, 60,9 ans aux Pays-Bas, 61 ans en Irlande, 61,9 ans au Danemark, 62 ans au Portugal et en Suède, 62,1 ans au Royaume-Uni. La moyenne de l’Europe est de 59,7 ans.
Les réformes récentes
Pour faire face au choc démographique, tous les pays européens ont mis en œuvre des réformes de leurs systèmes de retraite sous des formes diverses : recul de l’âge de départ à la retraite, baisse du taux de remplacement, incitations à prolonger l’activité, introduction d’une dose de capitalisation obligatoire ou facultative, alignement du secteur public sur le secteur privé, etc.
En Allemagne, la loi adoptée en janvier 2001 prévoit une baisse du taux de remplacement, pour une carrière complète, de 70 à 67 % du salaire moyen d’ici 2030.
L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, l’Italie ont mis en place des dispositifs pour encourager la capitalisation. Depuis 2001, le gouvernement allemand l’a encouragée par des abattements fiscaux et des aides aux familles ou personnes à bas revenus non imposables. En outre, la loi du 29 juin 2001 a créé un droit individuel permettant à un salarié allemand de renoncer à une partie de son salaire (jusqu’à 4 % en 2008) pour le convertir en retraite complémentaire d’entreprise ou épargne individuelle.
En Angleterre, le système de capitalisation représente l’essentiel de la retraite.
D’autres pays ont incité les salariés à prolonger leur activité, avec des systèmes à la carte.
Aux Pays-Bas, les affiliés qui retardent leur départ à la retraite ont leur pension complémentaire majorée à partir de 65 ans.
Au Portugal, les salariés peuvent partir entre 55 et 70 ans, avec abattement ou majoration de la pension.
Au Royaume-Uni, à partir de 2010, une majoration de 10 % par année supplémentaire au-delà de l’âge légal sera mise en place.
En Suède, la réforme de 1999 a été très importante. Les cotisations patronales et salariales permettent de calculer un capital fictif. Le montant de la retraite est calculé en affectant à ce capital un coefficient qui tient compte de l’espérance de vie constatée chaque année. Selon les données démographiques et économiques, ce coefficient peut augmenter ou diminuer, et donc peser sur la retraite.
Un compromis acceptable
La loi française en débat, grâce aux avancées obtenues dans la négociation par la CFDT, a permis d’aboutir à un compromis acceptable. Nous conservons un des meilleurs systèmes de retraite en Europe. Il préserve le pouvoir d’achat des plus basses pensions, un âge de départ à 60 ans (inférieur à la plupart des autres pays européens) et reste fondé sur la répartition.