Après neuf mois de négociation, l’Union des industries chimiques n’a toujours pas apporté de proposition concrète qui permette de pérenniser la politique salariale de la branche. Et ce, malgré l’intervention du Ministère de l’Emploi. Les négociations sont aujourd’hui suspendues.
A l’issue de la commission mixte paritaire (CMP) du 8 juillet dernier, il avait été convenu que l’Union des industries chimiques (UIC) revoie sa copie et fasse à la prochaine CMP de nouvelles propositions sur la politique salariale de la branche. La CGT et FO l’avaient alors menacée de mobiliser les salariés si elle ne faisait ce 19 septembre de propositions concrètes. Une soixantaine de militants, issus essentiellement des rangs de la CGT, attendaient donc les négociateurs et le représentant du Ministère de l’Emploi devant les locaux de l’UIC…
La réunion s’est tenue. Le représentant du Ministère a indiqué que l’objectif était de lever les points de blocage. Les organisations syndicales ont fait part une fois de plus de leurs revendications. La FCE-CFDT a rappelé les trois points qu’elle juge incontournables : la révision de l’assiette de calcul permettant de revenir à des salaires mini mensuels, l’expression de ces salaires sur la base des 35 heures, la connexion des primes à la valeur du point.
Pour l’UIC, le dispositif actuel ne répond pas aux problématiques de la branche. Elle a relevé 6 points de blocage : la structure des salaires mini, l’assiette, les montants, les primes de postes, les primes d’ancienneté, l’extension/normativité de l’accord. Pour autant, elle n’a amené aucune proposition concrète et n’a fait aucune référence à la base des 35 heures des salaires mini.
La CGT a alors demandé une suspension de séance et les manifestants ont envahi la salle. Le représentant du Ministère, malgré quelques tentatives de régulation, n’a pu que constater son impuissance. Après des déclarations de principes, la CGT puis FO ont quitté la séance. La CFTC a suivi le mouvement, suspendant ainsi les négociations.
Après neuf mois de négociation, l’UIC n’a donc fait aucune proposition concrète qui permette non seulement de placer la valeur du premier coefficient de la grille au-dessus du Smic, ni même de pérenniser la politique salariale de la branche. Dans le prolongement de la mobilisation du 4 octobre prochain pour le pouvoir d’achat et l’emploi, la FCE appellera ses équipes à agir dans les entreprises pour sauvegarder l’avenir de cette convention collective.