Derrière le salaire se cachent coefficient, salaire minima, augmentations générales, Smic, charges sociales… Comment s’y retrouver dans ce labyrinthe ?
Le mag propose quelques pistes.
Les références.
Le salaire horaire de base ouvrier (SHBO) ne comprend ni les primes (sauf la prime liée à la RTT), ni les heures supplémentaires. Il s’agit d’un salaire brut, avant déduction des cotisations sociales et avant versement de prestations sociales. Il est mesuré au travers l’enquête ACEMO*. Il est obtenu en divisant le salaire mensuel brut par l’horaire mensuel de base du salarié, calculé en moyenne sur l’année. C’est un indicateur important puisqu’il est lié à la revalorisation du Smic.
Le salaire moyen de base (SMB) est défini comme le salaire hors primes (sauf primes liées à la RTT), hors avantages en nature. C’est un salaire brut, avant toutes déductions des cotisations obligatoires et avant versement de prestations sociales. Il correspond généralement au montant inscrit sur la première ligne de la fiche de paie. Il est estimé au travers l’enquête ACEMO*.
* L’enquête sur l’activité et les conditions d’emploi de la main d’œuvre (ACEMO), est effectuée trimestriellement, auprès des entreprises métropolitaines de plus de 10 salariés, sur la seule population des ouvriers.
Le salaire minimum est le salaire que doit percevoir, a minima, un salarié pour un coefficient donné. Il est défini par les Conventions collectives nationales (CCN). Dans beaucoup d’entreprises, il existe aussi un revenu minimum annuel garanti au-dessous duquel un salarié ne peut être rémunéré.
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic) est le salaire horaire en dessous duquel il est interdit de rémunérer un salarié. Il est revalorisé chaque 1er janvier :
– en tenant compte de l’évolution de l’indice des prix à la consommation (hors tabac) des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, augmentée de la moitié de l’évolution du pouvoir d’achat du taux du SHBO, avec possibilité, pour les pouvoirs publics de décider d’une revalorisation supplémentaire.
– et lorsque l’indice national des prix à la consommation atteint un niveau correspondant à une hausse d’au moins 2 % par rapport à l’indice constaté lors de l’établissement du Smic immédiatement antérieur.
Depuis le 1er janvier 2011, le Smic horaire s’élève à 9 euros, soit 1 365 euros bruts mensuels sur la base de la durée légale hebdomadaire de 35 heures. Au 1er juillet, compte tenu de l’inflation, il pourrait augmenter de 2 %.
COMMENT CALCULER SON SALAIRE. Le salaire réel brut est le salaire dû au salarié, avant retenue des charges.
Le salaire réel net est ce que touche effectivement le salarié après la retenue des charges sociales.
Les congés payés, la retraite, les prestations de Sécurité sociale, les prestations familiales, le chômage sont considérés comme des salaires différés ou indirects.
La valeur du point (VP) est la référence de calcul de base du salaire. C’est cette valeur qui varie au gré des augmentations générales, négociées annuellement.
Le coefficient (K) correspond à la classification du salarié. Il est le référent dans le salaire du niveau de compétences du salarié. Il change en fonction de l’évolution professionnelle du salarié.
Formule de base de calcul du salaire :
S = K x VP
A cette formule, peut-être rajouté un talon de rémunération fixe, attribué à tous les coefficients ou à ceux de bas de grille pour donner un « coup de pouce » aux bas salaires.
Les augmentations de salaire sont généralement l’enjeu principal des relations sociales. Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), la rémunération de base d’un salarié peut augmenter par :
– les augmentations générales. Elles sont applicables à l’ensemble des salariés d’une branche professionnelle ou d’une entreprise et sont destinées à maintenir le pouvoir d’achat. Elles sont généralement définies par rapport à l’inflation (indice d’augmentation des prix). Elles peuvent aussi être définies sur la base d’un indice d’augmentation de l’activité ou des prix dans la branche ou l’entreprise. Elles ne s’appliquent pas nécessairement de manière homogène à toutes les catégories de personnel. Elles peuvent se différencier par tranche de salaire ou par le niveau de classification (coefficient). Les cadres, pour la plupart, n’obtiennent pas d’augmentation générale.
– les augmentations individuelles. Elles sont attribuées au salarié en considération de critères individuels, généralement de son activité professionnelle et/ou de ses objectifs. Dans le cadre des NAO, certains accords prévoient l’augmentation moyenne individuelle. Cette négociation n’est pas généralisée dans l’ensemble des entreprises.