L’industrie pharmaceutique connaît actuellement en France des évolutions profondes dues à des facteurs scientifiques, éthiques, financiers et sociétaux. Ces facteurs impactent les différents métiers de l’industrie pharmaceutique et, en premier lieu, les métiers de la Visite médicale. Par ailleurs, l’application de la Charte de qualité de la Visite médicale, conclue entre le Comité économique des produits de santé et la chambre patronale des entreprises du médicament, le Leem, devrait accélérer les transformations de la relation médecins/industrie, et induire de nouveaux comportements des acteurs de la promotion.
C’est dans ce contexte que le Leem propose d’établir un constat partagé avec les organisations syndicales, en auditionnant les différents acteurs du secteur et en étudiant les rapports disponibles sur la question. A l’issue de cette période de diagnostic, il s’agira de négocier les éventuelles évolutions des textes conventionnels. L’enjeu est d’importance, les métiers de la promotion représentent entre 20 et 25 % des effectifs de l’industrie pharmaceutique.
Des évolutions profondes
Dans un contexte de concurrence accrue et de compétition entre territoires, l’industrie pharmaceutique doit relever de nombreux défis : des besoins de santé non satisfaits dans le monde, de nouvelles menaces sanitaires, une mondialisation croissante des échanges, l’élargissement de l’Europe, l’émergence de nouveaux pays, etc.
Si sur le plan scientifique, l’évolution des connaissances et l’essor des biotechnologies permettent d’apporter des réponses à des besoins non encore satisfaits, sur le plan économique, phénomène nouveau et probablement durable, la croissance du chiffre d’affaires des entreprises connaît une inflexion. Inflexion qui fait suite à une longue période de croissance continue. Le ralentissement de la croissance du marché mondial du médicament va conduire les industriels à modifier leur stratégie, fondée jusqu’alors sur des prix élevés et des volumes importants. L’industrie pharmaceutique, qui intervient dans le secteur de la santé dont le financement collectif est confronté à la dérive de ses dépenses, est percutée par les mesures prises par les pouvoirs publics ou les gestionnaires des systèmes collectifs, mais aussi par l’apparition de nouveaux acteurs modifiant les données de la concurrence.
Nombre de phénomènes modifient aussi les rapports de l’industrie pharmaceutique à la société : le droit à la santé, l’exigence d’efficacité et de sécurité du médicament demandée par les patients, l’accent mis sur les politiques de prévention, le droit à l’information, le respect de l’environnement et les problématiques de développement durable, etc.