Les activités sociales et culturelles (ASC) ont parfois été perçues comme secondaires dans le paysage syndical. Pourtant, elles représentent un enjeu de taille, avec 11 milliards d’euros dépensés chaque année dans les comités sociaux et économiques (CSE), ou équivalent, les ASC s’adressent à des millions de salariés. Et derrière ces chiffres, ce sont des milliers de militants CFDT engagés au quotidien dans les entreprises pour offrir des prestations sociales, culturelles et sportives qui améliorent la qualité de vie des salariés.
Aujourd’hui, deux visions s’opposent quant à la gestion des ASC. D’un côté, certains syndicats estiment que ces activités devraient être externalisées, considérant qu’elles ne relèvent pas du « cœur de métier » de l’action syndicale. Cependant, externaliser en confiant à un tiers les ASC, c’est prendre le risque de dénaturer leur vocation sociale, en privilégiant des logiques commerciales standardisées au détriment de l’intérêt collectif et des besoins de plus en plus spécifiques de chacun.
De l’autre côté, la CFDT, convaincue que les ASC sont au contraire un levier de solidarité, d’émancipation, d’égalité, et de lien social au sein et hors de l’entreprise. Elles le sont encore plus dans une période où les transformations de notre société s’accélèrent et ont tendance à exacerber l’individualisme. C’est vrai pour les nouvelles organisations du travail, comme le télétravail. Ça l’est également avec la numérisation qui modifie en profondeur notre rapport à la consommation, à la communication, au temps libre…
Une évolution nécessaire
Dès lors, l’évolution des ASC devient cruciale pour qu’elles s’adaptent à ce contexte de profondes mutations en continu. Il est tout aussi indispensable de les rendre agiles pour qu’elles s’ajustent à la diversité des aspirations, qui évoluent en permanence. En cela, la CFDT entend amplifier l’impact des ASC sur la qualité du temps libre des salariés, des retraités, et leurs familles, et les rendre accessibles au plus grand nombre. Cela passe par le développement d’une offre d’activités et de services réinventée, attractive parce que flexible, inclusive et construite avec les bénéficiaires eux-mêmes pour être plus proches de leurs usages, de leurs priorités et aspirations, y compris sur le défi environnemental.
Un levier pour une transition écologique juste
Pour la CFDT, les ASC constituent un levier de la transition écologique juste (TEJ). Les orientations en matière de vacances, de voyages, de loisirs, de culture ont vocation à intégrer plus fortement cet enjeu planétaire. Il importe, dans les choix opérés, de réduire et de compenser l’impact environnemental des ASC via des offres de proximité et des services plus durables qui contribuent à améliorer la qualité de vie des salariés. Loin d’une vision punitive prônée par certains, l’engagement écologique dans ce domaine constitue une formidable opportunité de redynamisation, d’innovation en réponse à des populations parfois éloignées des ASC, faute de leur ressembler.
Notre responsabilité est immense, tant en raison des budgets engagés que des choix pouvant avoir un impact direct sur les générations futures.
La FCE pleinement mobilisée
La FCE-CFDT souhaite désormais inscrire plus fortement les ASC dans sa stratégie syndicale, tant elles sont au cœur de son projet de transformation sociale. Par une coopération renforcée entre les branches, une mutualisation des ressources et une adaptation aux défis sociaux, sociétaux et environnementaux actuels, nous entendons ainsi construire des projets ambitieux pour nos adhérents et l’ensemble des salariés. Dans cette optique, le Comité Directeur Fédéral a décidé, le 3 octobre 2024, la création du secteur ASC fédéral pour garantir la cohérence de nos orientations, le partage d’expériences et de bonnes pratiques, tant dans les grands groupes que dans les PME.
