En 2024, le concept de « travail décent » reste au cœur des débats économiques et sociaux en France, comme dans le monde. Malgré les progrès réalisés et les différents programmes initiés par les Nations Unies sous l’angle du développement durable, de nombreux défis subsistent dont celui de l’accès des femmes à l’emploi. Elles représentent rien de moins que la moitié de l’humanité !
À l’échelle mondiale, les femmes sont plus susceptibles d’être au chômage que les hommes. Le taux de chômage s’établirait à 4.9 % cette année (contre 5% en 2023). Les disparités entre les sexes sont nettement marquées au niveau régional, par exemple en Afrique du Nord et dans les États arabes, où le taux de chômage des jeunes femmes équivaut quasiment au double de celui des jeunes hommes. Le nombre de personnes sans emploi, mais qui souhaite travailler s’élèvera à 402 millions de personnes en 2024 et le déficit d’emplois pour les femmes dans les pays à faible revenu atteint le chiffre frappant de 22,8 %, contre 15,3 % pour les hommes.
En France, le taux de chômage reste préoccupant, avec 7,1% au deuxième trimestre 2024. De plus, les inégalités de genre persistent, comme en témoigne l’Index de l’égalité professionnelle, qui bien qu’en amélioration, révèle encore des disparités. Les conditions de travail, notamment la santé mentale et le bien-être, sont également des préoccupations majeures. Une étude récente[1] montre que les niveaux de stress chez les femmes ont augmenté, et que beaucoup ne reçoivent pas le soutien adéquat de leurs employeurs. A cela s’ajoute, les impacts du changement climatique et l’arrivée de l’IA dans nos modes de travail.
Pour répondre à ces défis, plusieurs initiatives doivent être mises en œuvre : des politiques publiques pour offrir aux familles des structures d’accueil d’enfants en bas âge et des actions volontaristes et permanentes pour casser les stéréotypes qui pèsent sur les femmes, sur le marché de l’emploi, la formation de demandeurs d’emploi, plus d’accompagnements au retour à l’emploi et dans les transitions des métiers. La clé est un dialogue social de qualité. Il doit être un outil de promotion des conditions d’emploi, par le développement de la négociation collective sur les rémunérations, l’évolution professionnelle, les conditions de travail et le renforcement de la protection sociale.
Pour la FCE-CFDT, le travail décent est un pilier essentiel pour une société équitable et prospère. Garantir que les femmes jouissent de ce droit est primordial. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons espérer un avenir où chacun a la possibilité de vivre et de travailler dignement.
[1] Etude Women@work 2024 : https://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/talents-et-ressources-humaines/articles/women-at-work-2024.html