En France, près d’un salarié sur deux est une salariée. Pourtant lorsqu’on observe les tâches professionnelles, les conditions de travail ou encore le traitement social entre les hommes et les femmes, on constate des différences marquées. Par exemple, entre 2000 et 2011 le nombre des accidents du travail a augmenté de 26,9% pour les femmes tandis qu’il a diminué de 20,4% pour les hommes. Toujours en 2011, le nombre de maladies professionnelles déclarées des femmes est égal à celui des hommes. Mais, sur 10 ans leur nombre a augmenté de 180% pour les femmes, contre 92% pour les hommes !
Il existe bien aujourd’hui en France un effet de genre des conditions de travail, et deux principales causes peuvent être évoquées. D’une part, il existe des emplois occupés par les femmes fortement marqués par la pénibilité physique et mentale : travail répétitif, à la chaîne, postures contraignantes, absence d’autonomie, horaires atypiques. Les conditions d’emploi des femmes sont souvent des facteurs aggravants des conditions de travail : postes peu qualifiés, contrats courts, temps partiel subi…D’autre part, au sein d’emplois mixtes, des différences sont faites dans les tâches assignées aux femmes.
Ces différences s’expliquent en grande partie par les stéréotypes de genre associés à certains métiers : minutie, soin et qualités relationnelles pour les femmes, force et autorité pour les hommes. A cela s’ajoutent les différences physiques ainsi que les différences dans la répartition des tâches et responsabilités à la maison…
Intégrer la notion de genre et l’ensemble des différences entre hommes et femmes dans la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail est donc une nécessité. La négociation « Qualité de Vie au Travail et Egalité Professionnelle » actuellement en cours est une opportunité pour la CFDT d’améliorer l’articulation des temps de vie professionnelle et personnelle.
Pour la FCE-CFDT, il faut dans les branches et les entreprises, sensibiliser l’ensemble des acteurs aux stéréotypes de genre. Il faut aussi élargir le champ de négociation « classique » sur l’égalité professionnelle, en abordant les questions de parentalité, de féminisation des métiers masculins, d’évolution professionnelle, de rémunération et des conditions de travail. Approcher les conditions de travail par le genre c’est s’intéresser aux femmes et aux hommes dans le travail et leurs situations de travail.